Une nouvelle étude publiée dans Review of Economic Studies a révélé que les comtés américains ayant des taux d’immigration historiques plus importants affichaient aujourd’hui des revenus plus élevés, des taux de pauvreté plus faibles, ainsi qu’un taux de chômage moins important.
L’immigration est toujours au coeur des discussions animant la vie politique américaine, et plus particulièrement l’effet à court terme de ces immigrants dans les communautés où ils s’installent. Les conséquences à long terme, elles, sont bien moins connues.
Des chercheurs ont étudié les effets de l’immigration sur les États-Unis entre 1850 et 1920, une période au cours de laquelle l’immigration au pays de l’Oncle Sam a fortement augmenté, au même moment où les sources de cette immigration changeaient également. En 1850, plus de 90% des gens nés à l’étranger et vivant aux États-Unis provenaient du Royaume-Uni, de l’Irlande ou de l’Allemagne. En date de 1920, cette proportion avait chuté à seulement 45%.
Les auteurs de l’étude ont constaté que l’immigration avait entraîné des bénéfices qui avaient pu être mesurés peu de temps après l’arrivée de ces nouveaux Américains. L’immigration a permis de multiplier et de développer les industries manufacturières, d’accroître la productivité agricole, en plus de favoriser l’innovation. Ces résultats concordent avec un argument avancé depuis belle lurette selon lequel les immigrants contribuent à la croissance économique en offrant un large bassin de main-d’oeuvre peu qualifiée, ainsi qu’un bassin plus petit de travailleurs qualifiés, qui apportent avec eux un savoir et des innovations qui sont importants pour le développement.
L’ampleur de l’effet porte à croire qu’augmenter le pourcentage d’immigrants de 4,9% dans un comté entraîne une augmentation moyenne de 13% du revenu par habitant, de nos jours. On note également une augmentation moyenne de 44% de la productivité manufacturière par personne entre 1860 et 1920 (et une augmentation de 78% en 1930), ainsi qu’une croissance de 37% de la valeur des fermes, en plus d’une hausse de 152% du nombre de brevets par habitant.
Toujours selon les chercheurs, ces avantages économiques n’étaient pas accompagnés de coûts sociaux à long terme. De nos jours, les endroits ayant accueilli davantage d’immigrants affichent des niveaux similaires de capital social, de participation civique et de criminalité que les autres régions des États-Unis.
« Ce qui est fascinant, c’est que malgré le côté exceptionnel de cette période de l’histoire américaine », explique la principale auteure de l’étude, Sandra Sequeira, « il existe d’importants parallèles qui pourraient être tracés avec notre époque actuelle: le grand influx de travailleurs peu qualifiés, l’arrivée d’un peu nombre d’innovateurs, ainsi que les vives critiques à court terme contre l’immigration. Il y a beaucoup à apprendre en adoptant une perspective à plus long terme dans le débat sur l’immigration. »
Une dégradation des conditions de travail est à prévoir pour les employés précaires, dit l’ONU
2 commentaires
Pingback: Pour sauver la planète, écoutons les jeunes, plaide l'ONU - pieuvre.ca
Pingback: 113 millions de personnes à risque de mourir de faim dans le monde - pieuvre.ca