Les Afghans se rendront aux urnes, en juillet, pour choisir un président. Ils iront toutefois voter alors que le pays traverse l’une des pires crises sécuritaires depuis la chute du gouvernement des talibans, il y a bientôt une vingtaine d’années, a mentionné le représentant spécial des Nations unies pour ce pays.
Lors d’un rapport présenté lundi au Conseil de sécurité de l’ONU, Tadamichi Yamamoto a rappelé que la présidence, à Kaboul, avait décidé de faire place nette et de tenter de retrouver la confiance des électeurs en révoquant « immédiatement », il y a un mois, la Commission électorale indépendante et la Commission du contentieux électoral, deux organisations blâmées pour des irrégularités survenues lors des élections législatives d’octobre dernier.
À quelques mois de la prochaine présidentielle, le gouvernement afghan aura fort à faire, et devra « prendre d’urgence des décisions relatives à la Loi électorale amendée qui prévoit, entre autres réformes, le recours à la technologie biométrique et des modifications du système électoral », a indiqué M. Yamamoto.
De plus, cette même loi électorale prévoit aussi des scrutins pour des conseils et des districts provinciaux, en plus d’élections législatives dans une autre province. Le tout vient alourdir la charge logistique de l’exercice démocratique, souligne le rapport du représentant spécial.
Faudra-t-il choisir entre l’application intégrale de la Loi électorale ou le report de l’élection présidentielle? M. Yamamoto l’ignore, mais son témoignage laisse peu de doutes sur la complexité de l’affaire.
Mettre fin à la violence
Le représentant spécial a par ailleurs indiqué que les talibans refusaient toujours d’entrer directement en contact avec le gouvernement afghan pour entamer des pourparlers de paix.
« L’inclusivité, la cohérence et la représentativité dans les négociations sont cruciales pour le succès du processus de paix », a-t-il souligné.
L’établissement d’une équipe de négociateurs par le gouvernement sera déterminant, de même que la convocation prochaine d’une jirga de personnalités afghanes, qui sera de nature à favoriser le consensus national sur la paix au travers d’un processus inclusif, mentionne l’ONU.
Selon des données rapportées par la BBC, la guerre est loin d’être terminée, et ce même si les Nations unies évoquent « 18 années de paix ». Ces mêmes Nations unies ont fait savoir que plus de 10 000 civils avaient été tués ou blessés en 2017; le bilan de 2018 a d’ailleurs représenté le plus important total de civils ayant perdu la vie depuis le début du conflit.
De son côté, le Forum économique mondial appelle à intégrer davantage les femmes dans les processus décisionnels et sociétaux pour permettre l’établissement d’une paix durable dans un pays qui panse encore plaies de l’invasion soviétique, il y a une quarantaine d’années.
L’Afghanistan gît aujourd’hui au 152e rang (sur 153 pays) en matière de droits des femmes, de leur bien-être et de leur niveau d’indépendance et de pouvoir économique et social.
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