Une équipe de chercheurs du Royaume-Uni a découvert des preuves selon lesquelles l’humanité déverserait plus de déchets chimiques dans l’environnement que ce qu’il est possible de prendre en compte lorsque vient le temps d’en évaluer l’impact.
Dans leur étude publiée dans Proceedings of the Royal Society B, ce groupe de scientifiques décrit leur évaluation de travaux récents portant sur les quantités et les types de déchets chimiques déversés dans les divers écosystèmes.
Pour bien des gens, les produits polluants déversés dans l’environnement sont liés à des images de tuyaux liés à de vastes complexes industriels d’où s’écoulent des déchets tombant dans des rivières.
Mais le véritable portrait de la situation est bien plus complexe. Les écoulements sur les sites agricoles représentent un important problème en matière de pollution, tout comme les décharges qui laissent fuir des contaminants se retrouvant ensuite dans les sources d’eau potable. Il faut également tenir compte du problème croissant provoqué par les produits chimiques s’écoulant des lavabos, bondes de bains et douches, ainsi que des toilettes.
Les humains produisent ainsi des milliers de produits chimiques et les utilisent de nombreuses façons, que ce soit pour faire pousser du gazon ou pour éviter de tomber enceinte. Dans le cadre de leur démarche, les chercheurs affirment que l’humanité déverse maintenant davantage de produits chimiques dans l’environnement qu’il est possible de surveiller. Pour cette raison, les scientifiques affirment qu’il est impossible d’évaluer précisément les impacts de ces rejets toxiques.
Dans leur étude, les chercheurs se sont principalement concentrés sur les produits chimiques provoquant des perturbations endocriniennes, y compris le PCB des plastiques et des médicaments tels que les antidépresseurs et les pilules anticonceptionnelles. De tels produits ont un impact négatif sur la reproduction chez les animaux marins, y compris, par exemple, chez un groupe d’épaulards vivant au large de l’Écosse, qui n’a pas produit de petit depuis au moins 25 ans. L’une des femelles du groupe s’est échouée et lors d’un examen, on y a découvert des concentrations de PCB 100 fois supérieures à la dose toxique.
Ce qui a le plus inquiété les chercheurs, toutefois, est le rythme auquel de nouveaux produits chimiques sont mis en marché et utilisé, avant de se retrouver éventuellement au sein des écosystèmes, un rythme si élevé qu’il n’existe aucun moyen d’en mesurer l’impact.