La confortable victoire du chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, dans la circonscription britanno-colombienne de Burnaby-Sud, où il a obtenu près de 39% des voix, fait croire au Syndicat des Métallos que le parti fédéral progressiste reprend du poil de la bête à un peu plus de sept mois des prochaines élections générales nationales.
Dans une annonce publiée tard lundi soir par voie de communiqué, Ken Neumann, directeur national des Métallos, s’est dit « très heureux que Jagmeet ait remporté l’élection partielle dans Burnaby-Sud ».
« Il s’agit là d’une victoire pour les travailleurs, pour les électeurs de Burnaby-Sud et pour tous les Canadiens », a-t-il ajouté.
« (Jagmeet Singh) a gagné son siège de député. Les résidents de Burnaby South sont maintenant représentés et les Canadiens disposent d’une voix dont ils ont besoin au Parlement – un chef du NPD qui demandera des comptes à Justin Trudeau quant à toutes les promesses que les libéraux n’ont pas tenues et à tous les scandales », a poursuivi M. Neumann.
Selon ce dernier, M. Singh est le seul chef de parti fédéral exhortant le gouvernement à ne pas signer le nouvel accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique avant que le président américain Donald Trump ne lève les tarifs imposés aux produits d’acier et d’aluminium canadiens, un dossier pour lequel se battent les Métallos depuis l’imposition de ces tarifs, il y a maintenant plusieurs mois.
Un parti en berne
Jagmeet Singh aura pourtant fort à faire pour tenter de redorer le blason du NPD sur la scène fédérale. S’il a bel et bien réussi le test d’être élu au Parlement, la formation a aussi perdu, lundi soir, son fief d’Outremont, où l’ex-chef Thomas Mulcair avait réussi une première percée québécoise pour le parti depuis des décennies. Julia Sanchez, la candidate néodémocrate choisie pour tenter de conserver la circonscription montréalaise dans le giron du NPD après le départ de M. Mulcair, a mordu la poussière en arrivant bonne deuxième, avec 28% des voix. Ce sont les libéraux de Justin Trudeau qui récupèrent leur vieille forteresse avec la victoire de Rachel Bendayan.
La victoire dans Burnaby-Sud arrive par ailleurs à point nommé: sans siège et donc sans possibilité de s’exprimer à la Chambre des communes et de disposer de la visibilité propre à un chef fédéral élu, Jagmeet Singh est peu connu à l’échelle du pays. Du moins, certainement moins que ses homologues des autres partis. L’opération séduction devra donc s’accomplir à toute vitesse, surtout au Québec, où le turban porté par M. Singh suscite la réprobation d’une partie de la population.
La vague orange, qui avait emporté la très grande majorité des sièges québécois lors de l’élection de 2011, semble ainsi définitivement terminée. Plusieurs députés vedettes des deux précédents scrutins, comme Hélène Laverdière, dans Laurier-Sainte-Marie, ne se représenteront pas en octobre, lorsque les Canadiens seront appelés aux urnes.
Plusieurs rumeurs circulaient également à l’effet qu’une défaite de Jagmeet Singh, lundi soir, aurait signé la fin de sa présence à la tête du NPD. Le parti aurait alors dû mener une nouvelle course à la chefferie dans l’urgence. Ce remaniement donc repoussé. Du moins, jusqu’au lendemain des élections générales d’octobre.
Les conservateurs d’Andrew Scheer, enfin, ont conservé leur comté de York-Simcoe, en Ontario.
Quant au Parti populaire de l’ex-conservateur Maxime Bernier, dont il s’agissait du premier test électoral, il n’a pas été en mesure de remporter de siège. Dans Outremont, où le chef avait présenté l’ancien militaire James Seale, la formation n’a obtenu qu’un maigre 1,5% d’appuis.
C’est dans Burnaby-Sud, paradoxalement une circonscription plutôt à gauche où a déjà siégé Tommy Douglas, le fondateur du NPD, que le Parti populaire a obtenu son meilleur résultat, avec 10,9% des votes pour la candidate Laura-Lynn Thompson.
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