Les Nations unies ont lancé lundi une nouvelle initiative visant à s’attaquer aux coûts environnementaux (et humains) cachés de l’exploitation de l’or et des autres minerais bien souvent sortis de terre à l’aide de techniques et de produits dangereux, dont le mercure.
Dans son annonce publiée sur son site web, l’ONU indique que la production d’or, qui entre par exemple dans la production de téléphones intelligents, expose des millions d’hommes, de femmes et d’enfants à des concentrations toxiques de mercure à chaque année. La nouvelle initiative, dotée d’un budget de 180 millions de dollars, vise à moderniser les mines d’or artisanales et de petite taille pour améliorer les conditions des mineurs à travers huit pays, tout en réduisant les émissions nocives.
« L’utilisation répandue du mercure dans le secteur artisanal et de petite taille affecte l’environnement et les gens, particulièrement dans les pays en développement », affirme Philippe Scholtès, responsable du développement des programmes et de la coopération technique de l’organisation onusienne pour le développement industriel.
Cette part de la production d’or représente 20% du marché mondial annuel, et représente également la principale source humaine d’émissions de mercure, avec plus de 1000 tonnes du métal toxique relâchées dans l’atmosphère à chaque année.
« Les émissions de mercure ont un impact sur la santé et les écosystèmes, en contaminant la nourriture que nous mangeons, l’eau que nous buvons et l’air que nous respirons », mentionne de son côté Joyce Msuya, directrice exécutive intérimaire d’Environnement ONU.
Plus de 15 millions de personnes travaillent dans ce secteur de l’industrie minière, y compris 4,5 millions de femmes et plus de 600 000 enfants, indique l’ONU.
Risquer sa vie pour alimenter l’économie
L’appétit pour les téléphones intelligents, mais aussi pour les bijoux et d’autres produits de consommation pousse des mineurs et des employés des sites de transformation à travailler régulièrement dans des conditions difficiles sans des protections adéquates en matière de salaire, santé ou sécurité, alors que de ne nombreuses méthodes d’extraction et de traitement nécessitent l’utilisation de mercure, poursuit l’organisation internationale.
Si l’exploitation artisanale et de petite ampleur offre souvent des emplois pour les populations rurales, les mineurs travaillent souvent à la limite de l’illégalité, ce type d’exploitation étant bien souvent strictement encadré, voire carrément interdit.
Le programme s’appliquera au Burkina Faso, en Colombie, en Guyane, en Indonésie, au Kenya, en Mongolie, aux Philippines et au Pérou.