Si le territoire syrien occupé par le groupe armé État islamique (EI) n’est plus qu’une fraction de ce que fut le « califat » au faîte de sa gloire, fraction qui est de plus soumise depuis samedi à un assaut donné par les Forces démocratiques syriennes soutenues par les États-Unis, et par les troupes françaises, l’organisation terroriste représente toujours une menace, estiment des experts des Nations unies.
« Malgré une baisse du nombre d’attaques en 2018, l’Etat islamique demeure une menace en tant qu’organisation globale avec une direction centralisée », a déclaré le chef du Bureau du contre-terrorisme de l’ONU, Vladimir Voronkov, qui co-présentait aux membres du Conseil de sécurité, lundi, le rapport du Secrétaire général sur la menace posée par l’EI.
Cette menace est accrue par le retour, la relocalisation ou la libération de combattants terroristes étrangers, a-t-il précisé, rappelant que l’Irak et la Syrie demeurent le centre de gravité des actions de l’Etat islamique. Entre 14 000 et 18 000 militants forment les rangs de ce groupe extrémiste, dont près de 3000 combattants terroristes étrangers, lit-on dans un communiqué publié par les Nations unies.
Les experts onusiens précisent que si le groupe a perdu ses bastions territoriaux, il s’est aussi organisé pour agir sous la forme « d’un réseau plus secret et plus ciblé localement en Irak, en Syrie et ailleurs ». Au dire de Michèle Coninsx, chef de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme.
Et au-delà d’une éventuelle « victoire » contre l’EI en Syrie, ce pays et l’Irak voisin ont été dévastés par les combats et les exactions du groupe extrémiste.
Toujours selon M. Voronkov, l’EI étend aussi son influence en Afrique du Nord, de l’Est et de l’Ouest, mais aussi en Asie. Les terroristes utiliseraient entre autres des services de paiement mobiles pour assurer leur financement.
La semaine dernière, déjà, M. Voronkov indiquait au Conseil de sécurité que l’EI représentait toujours une « menace significative » malgré une diminution de 90% des revenus du groupe depuis 2015.
« Daech (le nom arabe de l’EI) n’est en effet plus axé sur la conquête de territoire mais a dû se recentrer autour d’un plus petit groupe d’individus, très déterminés à préparer, encourager ou commettre des attaques », a-t-il dit.
De fait, a poursuivi M. Voronkov, l’EI et ses groupes associés représentent une menace grandissante en Égypte, au Mali, en Afghanistan et en Libye.
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