Sur 124 espèces de café, au moins 60% sont à ranger dans la catégorie « menacées d’extinction », selon une étude menée par des chercheurs britanniques des Jardins botaniques royaux.
Sur les 75 espèces concernées (dont 13 en « danger critique »), plus de la moitié (43) sont sur l’île de Madagascar et la majorité des autres, en Afrique. Les menaces sont les mêmes partout: déforestation, réchauffement climatique et propagation d’insectes nuisibles. Les chercheurs ont étudié l’état des plantes sur le terrain et ont aussi identifié pour chaque espèce les « défis de conservation»: par exemple l’existence, ou non, de stratégies pour les protéger des humains dont les villes et les territoires agricoles veulent croître. Leur étude est parue dans la revue Science Advances le 16 janvier.
Parallèlement, une autre étude, parue le même jour dans Global Change Biology, et dont deux des trois auteurs sont également attachés aux Jardins botaniques royaux, propose un modèle pour tenter de prédire l’impact qu’auront les changements climatiques sur l’évolution du risque qui pèse sur les principales espèces de café.
Il faut rappeler que l’essentiel de la production mondiale de café repose sur deux espèces, arabica (60% de la production) et robusta (40%). Mais les variétés dites sauvages ont de tout temps été celles dont ont eu besoin les producteurs pour, à travers des croisements, développer de nouvelles souches — par exemple, résistantes à un insecte ou à une maladie. Le fait que, pour un grand nombre de ces espèces, on ne dispose pas de réserves de matériel génétique qui puissent servir d’assurance en cas d’urgence, est également souligné par les chercheurs.