Les États-Unis se sont retirés du Conseil des droits de la personne en juin 2018 en dénonçant un «cloaque de partis politiques», selon l’ambassadrice Nikki Haley, alors que le secrétaire d’État Mike Pompeo jugeait «inadmissible» un «biais continu et documenté du Conseil contre Israël», rapporte le Monde diplomatique de décembre. L’année 2019 s’entame avec 25 conflits armés, d’après La Vanguardia le 20 janvier.
Certains pays ont décidé de réduire l’appareil et la portée des droits de la personne. Les États-Unis par des attitudes franchement hostiles, la Chine et la Russie de manière plus sourde, des membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), de l’Union africaine… rien n’est plus facile que d’invoquer des spécificités culturelles auxquelles l’universalité porterait tort, lit-on dans le Monde diplomatique de décembre.
Au Soudan du Sud, le nombre de victimes a augmenté à un rythme accéléré pendant la guerre civile pour atteindre 385 000 morts au cours du 21e siècle, d’après Polynational War Memorial. L’accord de paix signé en octobre 2018 par le président du pays, Salva Kiir et le chef de l’opposition et ex-vice-président Riek Machar n’a servi à rien. L’Organisation des Nations unies (ONU) continue de dénoncer les attaques et les violations des droits de la personne, alors que le Council on Foreign Relations considère qu’il s’agit de l’un des dix conflits qui ont empiré dans la dernière année.
En Afghanistan, le gouvernement et les talibans ont respecté un cessez-le-feu de trois jours pour célébrer la fin du ramadan en juin 2018, première accalmie formelle depuis le début de la guerre en 2001. N’empêche que dans les mois suivants, les violences ont augmenté afin de garder une prise sur le gouvernement, multipliant les attentats contre la population civile et à objectifs militaires. Après le Soudan du Sud et la Syrie, ce conflit armé a fait le plus de victimes pour un total de 131 000 morts, 2,6 millions de réfugiés et 1,2 million de déplacés internes.
Au Mexique, les diverses sources consultées par La Vanguardia coïncident pour affirmer qu’au moins 100 000 personnes ont été tuées depuis 2004. Les autorités ont tenté de combattre l’escalade des assassinats causés par plus de 200 cellules de narcotrafic au pays. Autour de 345 000 personnes se sont déplacées à l’intérieur du pays qui abrite les plus importants trafics de drogue au monde, pour fuir la violence et les extorsions.
À ces trois conflits armés latents, s’ajoute le nettoyage ethnique en Birmanie, le terrorisme de Boko Haram au Niger, le combat des Kurdes contre l’État turc, la guerre au Yémen, ainsi que la guerre en Syrie. Sur les 20 millions d’habitants, 278 000 ont été tués, six millions ont traversé la frontière et sept autres millions se sont déplacés dans des zones moins conflictuelles.
Dès son préambule, la première ébauche de la Charte de l’ONU adoptée en 1945 assigne à la nouvelle organisation mondiale la mission de préserver les générations futures du fléau de la guerre, rapporte le Monde diplomatique.
Gendarme, mercenaire ou victime
Le 4 octobre 2017, quatre soldats américains se sont fait tuer lors d’une embuscade au Niger, près de la frontière du Mali, organisée par des terroristes du groupe armé État islamique. La mort de David Johnson âgé de 25 ans, de Floride, de Dustin Wright âgé de 29 ans, de Géorgie, de Bryan Black âgé de 35 ans, de Washington et de Jeremiah Johnson âgé de 39 ans, de l’Ohio, a fait polémique dans un pays qui a pourtant l’habitude d’envoyer de jeunes Américains outremer au front, rapporte El País le 23 décembre 2018.
Les erreurs commises par les forces spéciales détectées par une enquête postérieure du Pentagone, le manque de préparation et d’entrainement de l’équipe, ont motivé le débat. De plus, aucun politicien, ni le Congrès ni l’opinion publique, n’était en mesure d’expliquer ce que ces quatre hommes faisaient là-bas. «Je n’avais aucune idée qu’il y avait 1000 soldats au Niger», a affirmé le sénateur républicain Lindsey Graham, l’un des faucons de Washington, note El País.
Pour les Américains, les guerres se sont transformées en toiles d’araignées puisqu’ils n’arrivent pas à les remporter, ne veulent pas les perdent et n’arrivent pas à y mettre un terme. Ils sont empêtrés dans le conflit en Afghanistan depuis 17 ans, deux ans de plus que pour le conflit irakien. D’après le Pentagone, 227 000 soldats américains sont envoyés en première ligne à l’étranger de façon permanente, sans compter les opérations spéciales, estimant à 14 000 les effectifs déployés en Afghanistan.
Les droits de la personne sont nés d’une révolte, y compris contre le conformisme politique ou le jeu des allégeances, poursuit le Monde diplomatique.