La Société québécoise du cannabis (SQDC) trace un bilan en demi-teinte de ses trois premiers mois d’activité, soit depuis la légalisation du cannabis à des fins récréatives. Si ce sont les pénuries qui ont marqué l’opinion publique, avec ces images de comptoirs vides et des heures d’ouverture réduites, l’organisation, elle, affirme avoir engrangé des revenus de 40 millions de dollars.
Dans une note d’information transmise par voie de communiqué, la SQDC indique ainsi avoir réalisé plus de 860 000 transactions, écoulant du même coût quelque 5,7 tonnes de cannabis. En novembre, précise la Société, il s’est ainsi conclu 35% des ventes totales de cannabis non-médicinal du Canada dans les locaux de la SQDC ou via son site transactionnel.
La SQDC le reconnaît elle-même: « L’approvisionnement en cannabis demeure l’enjeu majeur de cette nouvelle industrie. » Le Québec n’est d’ailleurs pas la seule province à avoir dû réduire les heures d’ouverture de ses points de vente. Au Nouveau-Brunswick, une soixantaine d’employés ont été mis à pied, faute de produits à vendre, et donc d’heures de travail à accorder. En Ontario, la vente n’est pour l’instant permise qu’en ligne; des boutiques privées, supervisées par le gouvernement, doivent ouvrir leur portes dans quelques mois.
« Une capacité de production autorisée inférieure à la demande des provinces et le besoin pour les producteurs autorisés d’optimiser leurs chaînes de production expliquent notamment » les pénuries, mentionne encore la SQDC.
Si cette dernière affirme avoir procédé à un appel d’offres, en décembre, pour diversifier son bassin de fournisseurs, on indique qu’aucun volume important de produits ne sera disponible avant la fin du printemps prochain. Sur les 110 produits inscrits au catalogue, une cinquantaine d’entre eux sont offerts en alternance en magasin, alors qu’une quinzaine sont disponibles en ligne, tous les jours.
La Société prévoit par ailleurs aller de l’avant avec l’ouverture de nouveaux points de vente. Ceux-ci, mentionne le communiqué, seront installés à Joliette et Brossard, respectivement sur la Rive Nord et la Rive Sud de Montréal. Une autre succursale doit voir le jour à Gatineau.
Pas question, toutefois, de mettre en place, tel que prévu au départ, une boutique de la SQDC sur la rue Sainte-Catherine Est, à Montréal, dans le Quartier latin. Le projet, qui avait d’abord été suspendu à la suite de l’arrivée au pouvoir du gouvernement de la Coalition avenir Québec, a pris depuis un peu plus de plomb dans l’aile en raison du dépôt du projet de loi visant à rehausser à 21 ans l’âge minimal pour la consommation du cannabis. Cette fois, la SQDC précise que l’emplacement prévu ne respecte pas les dispositions légales concernant « les distances séparatrices entre les succursales et les établissements d’enseignement collégiaux et universitaires ». Le Quartier latin, justement en raison de cette proximité, mais aussi de son intense activité commerciale et culturelle, demeure néanmoins l’un des lieux où il est le plus facile de trouver du cannabis et de s’en procurer, pour l’instant, de façon illégale.
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