L’un des derniers gestes de la sonde Cassini, de la NASA, avant son plongeon mortel dans l’atmosphère d’hydrogène et d’hélium de Saturne, fut de naviguer entre la planète et ses anneaux et les laisser la transporter, agissant telle une sonde gravifique.
Des mesures précises de la trajectoire finale de Cassini ont maintenant permis aux scientifiques d’effectuer les premières estimations précises de la quantité de matière dans les célèbres années, en mesurant le poids à l’aide de leur attraction gravitationnelle.
Cette estimation, soit environ 40% de la masse de Mimas, une lune de Saturne, elle-même 2000 fois plus petite que notre Lune, indique que les anneaux sont relativement récents, ayant pris naissance il y a moins de 100 millions d’années, et peut-être aussi récemment qu’il y a 10 millions d’années.
Cette « jeunesse » vient clore une discussion de longue date entre planétologues. Certains d’entre eux croyaient que les anneaux s’étaient formés en même temps que la planète, il y a 4,5 milliards d’années, à partir de débris glacés demeurés en orbite après la formation du système solaire. D’autres estimaient que les anneaux étaient très jeunes et que Saturne avait, à un moment donné, capturé un objet céleste en provenance de la ceinture de Kuiper, ou encore une comète, et l’avait peu à peu réduit en débris orbitaux.
Pour parvenir à leurs estimations, les chercheurs, dont entre autres Burkhard Militzer, professeur de science terrestre et planétaire à l’Université de Californie à Berkeley, ont dû tenir compte des courants atmosphériques de Saturne, et ce jusqu’à 9000 kilomètres de profondeur dans la région équatoriale.
« La première fois que j’ai examiné les données, je n’arrivais pas à y croire, parce que je me fiais à nos modèles et il m’a fallu un certain temps pour comprendre qu’il y avait un effet jouant sur le champ de gravité dont nous n’avions pas tenu compte », a ajouté le scientifique.
« Nous pensions d’abord que les nuages que nous observions sur Saturne étaient comme ceux sur Terre, qui sont confinés à une couche mince et qui n’ont pratiquement aucune masse. Sur Saturne, ils sont vraiment massifs. »
M. Militzer a également pu calculer que le coeur rocheux de la planète devait posséder une masse de 15 à 18 fois supérieure à celle de la Terre.
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