Sótt, le plus récent ouvrage du romancier islandais Ragnar Jonasson, paru aux Éditions de la Martinière, se déroule dans le nord profond de son pays d’origine, un lieu où pas grand-chose ne se passe, un endroit où les aurores boréales sont un phénomène habituel et où l’isolement ne peut manquer d’influer sur le comportement des gens.
Imaginez qu’en plus, la ville est mise en quarantaine à cause d’un risque d’épidémie de fièvre hémorragique. Voilà réunies les conditions idéales pour qu’un jeune inspecteur se laisse convaincre de rouvrir une affaire apparemment close qui date de plusieurs décennies.
En parallèle de cette enquête, nous assistons à l’enlèvement d’un enfant et à une enquête journalistique sur de possibles magouilles politiques. Finalement, on verra que les pièces du puzzle paraissent emboîtées de force, alors que la vraisemblance n’est pas souvent au rendez-vous, autant en ce qui concerne le métier de policier que celui de journaliste. Les luttes de pouvoir au sein de l’équipe des nouvelles de la télé sont présentées de façon raccourcie et peu crédible. La notion de scoop est galvaudée et il est très étonnant de voir à quel point, une ou deux questions d’une journaliste peuvent déstabiliser les hommes politiques les plus aguerris.
Pire encore, et sans trop vouloir divulguer les punchs, si tant est qu’on puisse les appeler ainsi, la raison qui est donnée pour expliquer qu’une personne en a assassiné une autre est particulièrement tirée par les cheveux.
Nous sommes devant une intrigue à multiples facettes, la plupart traitées un peu superficiellement, et un contexte qui aurait pu être mieux exploité. Le tout écrit dans un style qui ne se démarque pas, ni par de tristes faiblesses, ni par de grandes forces. Il ne suffit pas de dire qu’un auteur a été découvert par l’agent du regretté Henning Mankell pour en faire un grand romancier.
En attendant mieux, nous pouvons toujours nous faire plaisir en lisant le dernier Indridason.