L’Union américaine des libertés civiles (ACLU) a favorablement accueilli, jeudi, la décision du géant Google de ne pas aller de l’avant avec la vente d’un service de surveillance comportant une dimension de reconnaissance faciale. Ce faisant, plaide-t-on, l’entreprise a respecté son slogan officieux « Do no Evil », malgré une feuille de route entachée de décisions douteuses sur le plan éthique.
Selon ce que rapportait Bloomberg, jeudi, l’entreprise californienne a effectivement fait savoir qu’elle ne vendrait pas un logiciel de reconnaissance faciale avant que des questions portant sur cette technologie controversée n’obtiennent des réponses.
« La reconnaissance facile nécessite d’être examinée en profondeur pour s’assurer que son utilisation respecte nos principes et nos valeurs, et permette d’éviter les abus et les résultats néfastes », a ainsi déclaré Kent Walker, responsable des affaires mondiales chez Google, dans un billet de blogue publié jeudi. « Contrairement à d’autres compagnies, Google Cloud a choisi de ne pas offrir de systèmes de reconnaissance faciale générale avant de répondre à d’importantes questions technologiques et politiques. »
« Il s’agit d’une première étape importante », a réagi l’ACLU, par la voix de Nicole Ozer, directrice des dossiers technologiques pour la branche californienne de l’organisation.
« Google a démontré aujourd’hui qu’à l’inverse d’entreprises qui poursuivent leurs démarches pour permettre l’utilisation de technologies dangereuses de reconnaissance faciale par les autorités et les services frontaliers, elle possède un compas moral et est prête à agir pour protéger ses consommateurs et les communautés. Google a également clairement fait savoir que toutes les entreprises devaient cesser d’ignorer les torts importants que peuvent provoquer ces technologies au sein des groupes d’immigrants et des personnes racisées. »
Le billet de blogue de Google ne précise pas les questions en suspens, ni si certains clients, comme l’armée ou les autorités américaines, seront placés sur une liste n’ayant pas accès à cette technologie. En juin, rappelle Bloomberg, l’entreprise a publié une liste de principes portant sur l’intelligence artificielle, s’engageant à ne pas utiliser l’IA pour des armements, de la surveillance illégale et des technologies « pouvant nuire ».
De son côté, l’ACLU rappelle qu’en compagnie de 70 autres organisations de défense des droits, employés, consommateurs et membres du Congrès américain, elle a soulevé des questions sur l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale par le gouvernement.
« Cette annonce est aussi une victoire pour les employés de Google qui ont milité en faveur des principes sur l’IA qui ont guidé la décision de l’entreprise », a ajouté Mme Ozer.