Les jeux de négociation économique ont cela de bon qu’ils évitent les traditionnels affrontements militaires. Parfait, donc, pour ceux que les combats rebutent, que ce soit entre figurines ou armées numériques. Il n’en reste pas moins que Chinatown, vendu au Québec sous étiquette Z-Man Games et Filosofia, peut parfois mener à des conflits presque sanglants.
Dans une représentation du quartier chinois de New York des années 1960, les joueurs acquièrent des lots commerciaux et tentent d’y installer des commerces pour accumuler le plus d’argent possible. En construisant des commerces identiques sur des emplacements contigus, il est possible d’obtenir des revenus plus importants que si ces entreprises sont éparpillées sur les différents pâtés de maisons.
C’est d’ailleurs là que se situe le nerf de la guerre (économique): comme l’indiquent les règlements, tout peut être négocié: les terrains et les commerces – construits ou non – sont à vendre au plus offrant. Les transactions peuvent comprendre des échanges de biens équivalents, des tractations à deux, trois, quatre, cinq intervenants… Tout est laissé à la discrétion des joueurs.
Bien entendu, si le rythme est parfois moins endiablé à trois joueurs, le nombre minimal de participants requis pour entamer une partie, les échanges deviennent rapidement chaotiques, surtout en fin de partie. Après tout, la victoire peut tout à faire reposer sur une différence d’à peine 10 000 $, la plus petite coupure disponible dans le jeu. Faudra-t-il alors la jouer pingre, ou, au contraire, faire preuve d’audace et tenter de conclure des transactions risquées?
Excellent jeu tous publics, avec des règles suffisamment claires et des parties ne dépassant habituellement pas les 60 minutes, Chinatown est certainement un titre à recommander pour des soirées en famille ou avec des amis qui n’ont pas nécessairement envie de se retrouver ensevelis sous les règles complexes et une montagne de jetons, billets et autres pièces en carton ou en plastique. Si le titre aurait pu bénéficier d’un manuel plus solide que les simples feuilles en papier glacé brochées, pour 40$, Chinatown est certainement un choix judicieux pour garnir son répertoire.
Tides of Madness, avec un petit brin de folie
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