Explorant l’univers d’un groupe de yétis niant l’existence des humains, Smallfoot est un film d’animation léger et charmant qui, à la façon d’un Shrek des neiges, prouve que les monstres ne sont pas toujours ceux que l’on croit.
Migo, un yéti comme tant d’autres, coule une existence paisible dans son village niché au sommet de l’Himalaya, jusqu’au jour où, apercevant un écrasement d’avion, il tombe nez à nez avec le pilote inconscient. De retour chez lui, il se vante à ses concitoyens d’avoir vu l’une des légendaires créatures surnommées « petits pieds » avant que son corps ne soit emporté par une bourrasque de vent, mais personne ne le croit. N’écoutant que son courage, Migo descendra sous les nuages à la recherche de preuves, et découvrira que, contrairement à ce qu’affirme sa religion, son village ne flotte pas dans le vide sur le dos d’un yak, et qu’une ville complète se trouve au pied de la montagne. Sans surprises, le contact avec une civilisation qui le considère comme « abominable » ne se fera pas sans heurts.
Inverser la situation pour présenter une société de yétis persuadés que les humains sont un pur fruit de l’imagination est un concept très prometteur et, en dépit d’une histoire somme toute prévisible, Smallfoot exploite assez bien sa prémisse pour fournir son lot de moments cocasses. Un groupe amassant des preuves sur l’existence des « petits pieds » confondra un bâton de ski pour la corne d’un homme par exemple, et pour illustrer que la diversité culturelle existe aussi chez les sasquatchs, l’un d’entre eux arbore fièrement un afro. Le film véhicule des valeurs positives, en invitant les jeunes à aller au-delà des apparences, à remettre en question les croyances bien établies, et à accueillir le changement plutôt que le craindre.
Les animations de Smallfoot sont d’excellente qualité, et les rendus des poils, les reflets du soleil sur la glace ou la texture de la neige sont saisissants de réalisme. Les personnages en image de synthèse ne ressemblent pas aux acteurs qui les interprètent comme c’est parfois le cas, ce qui n’empêche pas Channing Tatum d’être très expressif dans le rôle de Migo. Possédant une voix parfaite pour l’animation, Danny DeVito interprète son père, et l’acteur et animateur James Corden joue Percy Patterson, un documentariste animalier qui tentera d’exploiter les yétis pour augmenter sa popularité sur le web. Zendaya, Common, et l’ancien joueur de basketball LeBron James, font également partie de la distribution.
Smallfoot est disponible en édition Combo Pack, incluant le long-métrage sur disques Blu-ray et DVD, et s’accompagnant d’un code pour télécharger une copie numérique. Deux versions du film ont disponibles, soit celle présentée en salles, ainsi qu’une version « sing along » permettant de chanter en cœur lors de la demi-douzaine de numéros musicaux. Le matériel supplémentaire propose deux courtes animations, la première mettant en vedette le personnage de Soozie et la seconde avec Migo, une courte revuette où le réalisateur et les acteurs principaux parlent de leur expérience sur la production, ainsi que les vidéoclips de trois des chansons.
S’il ne détrônera pas Paddington 2 au rang de meilleur film famille de 2018, Smallfoot est une comédie légère et sympathique qui saura divertir tous les petits monstres, sans trop ennuyer les grands.
6.5/10
Smallfoot
Réalisation : Karey Kirkpatrick et Jason Reisig
Scénario : Karey Kirkpatrick, Clare Sera, John Requa et Glenn Ficarra (d’après le roman de Sergio Pablos)
Avec : Channing Tatum, James Corden, Zendaya, Common, Danny DeVito et LeBron James
Durée : 96 minutes
Format : Combo Pack (Blu-ray + DVD + copie numérique)
Langue : Anglais, français, espagnol et portugais
2 commentaires
Pingback: Critique Smallfoot - Patrick Robert
Pingback: The Favourite: à chacun ses excès