La genèse d’une suite naît toujours d’un succès et celle, inattendue, du remake animé du film culte La guerre des tuques apparaît aussi absurde que son prédécesseur. Néanmoins, celle-ci risque de plaire grandement aux amateurs du premier, provoquant toutefois une plus grande détresse chez tous ceux qui ont souffert lors du premier tour de piste.
Se défaisant de la pression du premier volet qui devait aspirer aux balises du film dont il s’inspirait, La course des tuques se permet une incursion plus rapide et sans trop de fioritures pour pondre une histoire originale capable d’être appréciée sans aucune base. Rythmée, rapide et pleine d’assurance, cette courte proposition d’à peine 90 minutes est une recommandation admirable pour amuser les tout-petits avec une œuvre bien de chez nous.
Le hic, malheureusement, c’est qu’à l’instar de l’autre film animé, le public cible semble particulièrement jeune. Ainsi, une fois le coup de la nostalgie passé, disons qu’il ne reste plus grand-chose à mettre sous la dent pour le public accompagnateur des jeunots, contrairement à la large majorité des films d’animation de nos jours, qui s’adressent parfois davantage aux adultes qu’aux enfants.
Avec l’absence d’une histoire particulièrement engageante, ou même intellectuellement valorisante, de scènes d’actions ou d’un suspense véritablement excitant, ou même de blagues plus ou moins bien troussées (les flatulences et les blagues de fessiers, on en a vu d’autres), le film ennuie rapidement.
Bien sûr, les jeunes s’amuseront certainement avec ces personnages colorés (on regrette un peu les stéréotypes comme la blonde pas très futée ou la fille des villes qui en pince pour le monsieur muscles pas très habile) et auront un plaisir fou à s’imaginer défiler les pentes de ces courses de luges fantasmées. Avec le potentiel de peut-être pousser la jeunesse à vouloir véritablement s’amuser en gang et, surtout, à l’extérieur (on peut encore rêver après tout), si l’on oublie la décision incompréhensible de finir le tout avec une reprise injustifiée d’une chanson de U2, on aime aussi le mandat honorable de faire la part belle à l’industrie musicale de chez nous.
Les moments plus musicaux sont après tout rapidement rassembleurs et viennent pimenter la cadence du long-métrage. Le tout défile comme un jour de neige comme on aimait les vivre jadis, bonheur qu’on espère faire vivre aux plus jeunes.
La course des tuques est donc un film fait sans trop de prétention, mais également sans trop d’ambitions. Si l’on respecte les efforts, on aurait aimé que le tout soit décidément plus que ce qu’il présente avec facilité. On laissera donc les plus jeunes s’amuser et pendant ce temps-là, on ira probablement dans la salle voisine.
5/10
Un commentaire
Pingback: The House that Jack Built: cet endroit où je fuis