Juste au moment où l’on croyait avoir vu toutes les variations possibles des films de père Noël, voilà que nul autre que Alain Chabat se prête au jeu avec Santa & Cie, renommé Noël & Cie au Québec. Une variation qui, à défaut de faire preuve d’imagination (on ne change pas la recette, quand même), est des plus amusantes.
Certes, le début fait peur. Avec le royaume des lutins carburant aux effets spéciaux cartoonesques plus ou moins convaincants, on ne sait pas trop dans quel délire le film va bien nous emmener. Pourtant, la frousse d’avoir affaire à un autre Sur la piste du Marsupilami disparaît rapidement et, un peu comme c’était le cas dans l’hilarant Les gamins, Alain Chabat finit par nous faire craquer avec des répliques cinglantes, comme lui seul a le secret.
Il faut dire qu’il revient ici derrière le scénario et la caméra et, s’il ne retrouve pas la forme des génialissimes RRRrrrr!!! et surtout Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre, il parvient quand même à nous transmettre toute l’énergie et l’étendue de sa créativité et de sa folie.
La prémisse est simple. Un père Noël plutôt égocentrique se retrouve au bout du rouleau lorsque tous ses lutins tombent gravement malades, quelques jours avant Noël. Il se retrouve forcé de se rendre sur Terre pour trouver un remède et éviter la catastrophe.
Si l’on a vu le choc des univers et des mœurs à de nombreuses reprises, comme dans l’amusant film britannique Get Santa, cela fonctionne encore, puisqu’on mêle à l’ensemble des idées saugrenues, parce que le film est mené tambour battant et, surtout, parce que la distribution a un plaisir fou à faire partie du projet, et que cela se fait grandement sentir au vu de leur immense chimie et de leur bonheur contagieux. Certes, on aurait pris plus de Audrey Tautou, mais Pio Marmaï forme un couple attachant et inattendu avec Golshifteh Farahani, et il y a des cameos et des petits rôles savamment défendus ici et là, dont l’inimitable Jean-Pierre Bacri, largement remercié dans le générique.
On apprécie aussi beaucoup le génie de certains jeux de mots et de répliques, comme « lutin de merle » et « Ralph le renne », même si, film français oblige, il y a aussi beaucoup d’anglicismes. Il ne faut pas oublier quelques clins d’œil amusants, telle l’incompréhension de Santa face au comportement des enfants, ou le fait qu’il connaisse le nom de tous les habitants de la planète, ainsi que leurs secrets.
Bon, il y a probablement quelques détours inutiles, y compris tout ce qui a rapport avec le frère de l’un des personnages principaux, mais au moins, on ne tourne jamais en rond trop longtemps, et on passe rapidement d’un revirement à un autre sans perdre de temps.
L’édition que propose MK2 Mile-End est soignée, et il est possible d’écouter le film en version originale ou avec des sous-titres anglais. Il y a également des suppléments, comme un making of d’une vingtaine de minutes assez complet à défaut d’être essentiel, alors que les cinq minutes de bloopers valent amplement l’écoute.
Au final, parfait pour toute la famille ou les fans de l’absurdité d’Alain Chabat, Noël & Cie est une suggestion toute conseillée et idéale pour célébrer la période des Fêtes sans trop attendre.
6/10
Noël & Cie est disponible en DVD via MK2 Mile-End depuis le 13 novembre dernier.