Le projet de gazoduc dévoilé jeudi par la compagnie Gazoduq, qui circulerait entre l’extrême-est de l’Ontario et le Saguenay, au Québec, a sans grande surprise entraîné des réactions radicalement différentes. Si les milieux d’affaires se réjouissent des « opportunités » et du « potentiel de développement » d’un tel projet, la formation Québec solidaire martèle que l’idée n’a aucun sens sur le plan environnemental.
Comme le mentionne Radio-Canada, le projet, évalué à 4,5 milliards, permettrait de transporter 11 millions de tonnes de gaz naturel vers un port au Saguenay, d’où partiraient ensuite de gigantesques navires de transport.
Pour Québec solidaire, l’idée est impensable. « Le gaz naturel n’est pas une énergie de l’avenir. Ce n’est sûrement pas avec un gazoduc qui comporte un haut risque de fuite de méthane qu’on va sortir des énergies polluantes à l’heure où tous nos efforts doivent se tourner vers une réelle transition énergétique », a déclaré la coporte-parole de Québec solidaire, Manon Massé.
Mme Massé laisse par ailleurs entendre que Gazoduq est une filiale de TransCanada, la même entreprise qui souhaitait construire un oléoduc sous des champs et des rivières québécoises pour transporter du pétrole des sables bitumineux albertains vers un port d’exportation dans les provinces maritimes, soit le projet Énergie Est.
Quelques jours après une marche en faveur de la lutte aux changements climatiques ayant rassemblé des dizaines de milliers de personnes à Montréal, Manon Massé demande à la ministre de l’Environnement, MarieChantal Chassé, d’exiger un « test climat » avant de donner le feu vert à Gazoduq pour construire le réseau projeté de 750 kilomètres.
« i le gouvernement prend réellement au sérieux le défi historique posé par les changements climatiques, il doit considérer les impacts économiques et environnementaux du projet de Gazoduq sans se laisser enfirouaper par les beaux discours des promoteurs », a ajouté la coporte-parole solidaire.
Enthousiasme économique
Du côté des milieux d’affaires, pourtant, on ne tarit pas d’éloges sur ce projet de gazoduc. Pour le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la construction de cette conduite longue de 750 kilomètres représente une opportunité économique plus qu’intéressante.
« L’Inter et ses membres s’impliqueront activement dans le cadre des consultations publiques qui auront lieu dans leurs régions respectives ainsi que lors des processus du BAPE et feront valoir l’importance des retombées de ce projet », mentionne-t-on par voie de communiqué, en plaidant en faveur d’un « retour de l’expertise québécoise » si le feu vert est donné au projet.
Pour la Fédération des chambres de commerce du Québec, enfin, « un projet d’une telle envergure engendrera assurément une création intéressante d’emplois pour la construction et l’entretien de la conduite, mais pourrait également entraîner le développement d’entreprises qui découlent du transport du gaz naturel, comme la distribution ».
Si le PDG de la Fédération, Stéphane Forget, précise qu’il faudra attendre la fin des consultations publiques pour s’assurer que le projet final « réponde à l’ensemble des préoccupations » des communautés, le ton est résolument positif.
Gazoduq publiera prochainement les dates des consultations publiques sur son site web.
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