En compagnie du photographe Zach Baranowski, l’auteure Sarah-Émilie Nault trace le portrait du milieu montréalais du café dans un beau livre intitulé Caféine – Lieux et artisans d’ici. Le tout est publié chez Parfum d’encre.
Montréal est choyée, depuis quelques années, par l’apparition d’un grand nombre de cafés dits de « troisième vague », après les traditionnels cafés instantanés ou filtre et les cafés des grandes chaînes. Pour se démarquer, ces nouveaux endroits in doivent offrir quelque chose de différent, de novateur, d’intrigant. Qu’il s’agisse d’éléments de décors particuliers, de baristas particulièrement habiles, ou de spécialistes en torréfaction oeuvrant sur place, les amateurs ont l’embarras du choix, et Mme Nault s’est certainement bien amusée à recenser les lieux et artisans de ce nouvel art.
Art, en effet, puisque l’on plonge, entre deux photos léchées, dans le monde de la dégustation sophistiquée, par exemple, ou encore des dessins que les baristas semblent adorer recréer dans les cafés à l’aide de lait chaud. Art, aussi, lorsqu’il est question de l’aménagement des différents temples de la caféine, de leur design, desd impressions qui s’en dégagent.
Mme Nault a ratissé large: cafés communautaires et verts – avec des pages couleur environnement, s’il vous plaît –; cafés hors les murs montréalais, voire encore plus loin, à quelques heures de transport de la métropole; entrevues sur la place du café dans la vie de divers artistes, citations de gens connus sur l’importance ou l’impact du liquide noir et revigorant… Rien n’a été laissé de côté pour contenter ceux pour qui le café n’est pas simplement une boisson chaude idéale pour obtenir une dose supplémentaire d’énergie, mais plutôt un mode de vie.
Pour ces gens, Caféine – Lieux et artisans d’ici sera le guide idéal, voire le beau livre qu’il fera bon laisser sur… sur sa table à café, bien sûr, histoire de le feuilleter à l’occasion. On y trouvera certainement plusieurs bonnes adresses à ajouter à son carnet, histoire de multiplier les découvertes.
Pour les autres, on constatera étrangement que tous ces cafés, chacun décrit comme étant unique, finissent en fait par se ressembler. On ne doute aucunement de l’engagement de leurs propriétaires et de leurs employés à offrir un bon, voire un excellent café, mais il n’en demeure pas moins que ce guide semble justement reléguer au second plan l’acte de boire du café, pour plutôt se concentrer sur l’acte de se rendre dans un endroit précis, la boisson chaude n’étant qu’un prétexte. S’agit-il du « paraître » avant le « boire »?
Caféine – Lieux et artisans d’ici, de Sarah-Émilie Nault, avec des photos de Zach Baranowski. Éditions Parfum d’encre, 221 pages.
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