Elles sont 10. Dix femmes allumées, curieuses, passionnées, qui ont plongé tête première dans l’aventure scientifique ou technologique. Et une nouvelle websérie, intitulée Les Catalys, vise à convaincre les autres représentantes du sexe féminin que ces avenues, encore bien souvent considérées comme réservées aux hommes, sont tout à fait viables pour elles aussi.
La série – ou plutôt la websérie – se décline en 10 épisodes de six à sept minutes chacune. On y rencontre des femmes travaillant dans des domaines scientifiques ou technologiques, et qui répondent à des questions sur leur choix de carrière, leurs tâches au quotidien, ainsi que sur les obstacles qu’elles peuvent rencontrer.
Présentée comme une démarche « sociale et féminine avant tout », la série pilotée par Raphaël Jolicoeur, fondateur de l’agence Viü Media, vise donc à donner un petit coup de pouce pour assurer une plus grande diversification des genres dans les carrières liées aux STIM – science, technologie, informatique, mathématiques.
« Cela faisait un bout de temps, en fait, que Viü Media se cherchait un projet de websérie; nous sommes, de prime abord, dans le domaine de la vidéo commerciale, corporative. Nous étions à la recherche d’un projet plus grand, qui avait une vocation sociale, et c’est en regardant les différentes plateformes gouvernementales que nous sommes tombés sur un programme du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation », explique M. Jolicoeur en entrevue.
« Il y a aussi que j’ai eu la chance de côtoyer des femmes assez extraordinaires dans mon quotidien qui m’ont orienté et m’ont conseillé; ça m’interpellait de parler des femmes en sciences. Chez Viü, nous produisons aussi des vidéos pour les départements de ressources humaines, alors nous comprenons qu’il y a des pénuries de gens doués dans bien des entreprises, actuellement. »
Toujours selon M. Jolicoeur, l’objectif de la série est donc d’agit « en amont », auprès des filles et des jeunes femmes de 13 à 19 ans, au moment où celles-ci effectuent des choix académiques cruciaux en vue de leur future carrière.
Au diapason des tendances
Pourquoi avoir choisi le format de la websérie? Tout simplement pour suivre les tendances de consommation de contenus, explique le producteur de la série. « Pour nous, (le web) est un canal qui était tout naturel. » Les jeunes sont bien souvent plus que branchés, après tout.
Pour ce qui est de la sélection des candidates interviewées dans le cadre des capsules, le travail était déjà accompli en partie, mentionne M. Jolicoeur. Après tout, son agence avait déjà des contacts avec des grandes entreprises d’ici; il a suffit de demander à obtenir des noms d’employées intéressantes (et intéressées) pour bâtir une banque de candidates.
Il a également été nécessaire, à quelques reprises, de bien préciser la vision des Catalys: il ne s’agit pas d’une campagne publicitaire ou d’une vidéo de recrutement. Oui, les employeurs des différentes participantes sont nommés, mais sans plus.
« Je ne voulais pas que ce soit une promotion d’entreprise en soit », confirme M. Jolicoeur. « Je voulais faire valoir le concept social avant le concept commercial. »
En date de l’enregistrement de l’entrevue, seule la première des 10 capsules avait été diffusée auprès du grand public. Malgré tout, le producteur a fait état de réactions très positives. « Je ne veux pas jinxer la chose, mais jusqu’à maintenant, nous avons de bons résultats. Après cela, bien que la cause soit dans l’air du temps, elle est aussi tout à fait noble; je pense que cela vaut la peine que l’on s’y attarde », poursuit M. Jolicoeur, en invoquant le rôle de « précurseur » du Québec dans la place accordée aux femmes dans la société.
Paradoxalement, les lois en vigueur sur la publicité adressée aux enfants empêchent Viü Media de viser spécifiquement son public cible et de s’adresser directement aux adolescentes pour leur conseiller de visionner les épisodes de la websérie.
Celle-ci a donc été conçue pour toucher également l’entourage de ces jeunes, y compris leurs parents.
Le deuxième épisode de la websérie sera diffusé jeudi. Au programme: Audrey-Anne Gagnon, de chez Énergir.
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