Les services de collecte, de tri et de livraison du courrier de Postes Canada pourraient être ralentis, voire carrément suspendus dès lundi prochain, alors que le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a déposé mardi un préavis de grève.
Cette annonce, effectuée en fin d’après-midi, survient alors que la société d’État doit entamer, au cours des prochains jours, le processus de livraison des commandes de cannabis, à la suite de la légalisation officielle de cette substance, mercredi.
Dans son communiqué, le STTP prévoit des « mesures de grève » si des ententes ne sont pas conclues du côté de l’unité de l’exploitation postale urbaine, et de celle des factrices et facteurs ruraux et suburbains.
L’ensemble des services de distribution pourraient ainsi être perturbés, selon ce que laissent entendre les syndiqués. Ceux-ci ont toutefois précisé que les mesures de grèves correspondraient à des débrayages tournants, et non pas à une grève généralisée.
Malgré le préavis de grève, les syndiqués continuent d’appeler au dialogue. Le ton demeure ainsi cordial. Idem du côté du patronat, qui s’est lui aussi exprimé par voie de communiqué.
« Nous avons de nos membres un mandat de grève clair si Postes Canada refuse de régler les principaux enjeux, comme la santé et la sécurité, l’égalité hommes-femmes et le maintien d’emplois à plein temps de la classe moyenne, affirme Mike Palecek, président national du STTP. Notre objectif est toujours de négocier des conventions collectives sans avoir recours à la grève. Postes Canada a l’occasion cette semaine de faire ce qui s’impose pour y parvenir. »
« Notre relation avec le syndicat est importante et nous avons trouvé un terrain d’entente sur certains enjeux. Nous nous sommes également engagés à collaborer de manière constructive sur plusieurs dossiers importants. Cela comprend le fait de collaborer afin de régler les problèmes de charge de travail entraînés par l’augmentation des volumes de colis, d’ajouter des services financiers supplémentaires et d’aller au-delà de la question de l’équité salariale pour les employés ruraux et suburbains en leur donnant la sécurité d’emploi et le même uniforme que leurs collègues », lit-on dans le communiqué du patronat.
Celui-ci met en garde contre des retards « mineurs » si la grève est effectivement déclenchée.
Parmi les autres doléances du STTP, on affirme « qu’au cours des dix dernières années, les conditions de travail des travailleuses et travailleurs des postes se sont détériorées parce que Postes Canada n’a pas su s’adapter à la forte augmentation du volume de colis ni régler les problèmes qui en résultent ».
Selon la société d’État, pourtant, « des offres significatives » comprenant « des augmentations de salaire, la sécurité d’emploi et des avantages sociaux améliorés » ont été présentées aux syndiqués, sans demander de concession ou de recul en retour.
La dernière grève chez Postes Canada a pris fin avec l’adoption d’une loi spéciale par le gouvernement Harper, alors au pouvoir.