La désinformation en science ne vient pas seulement d’actrices, de gourous ou d’hurluberlus. Des universités respectées publient parfois des communiqués de presse à l’intérieur desquels se glissent des affirmations douteuses ou des conclusions exagérées. Que devrait faire Eurekalert, la plateforme par excellence des communiqués de presse en science?
Il faut dire que des études ont souligné, ces dernières années, qu’une forte proportion des affirmations douteuses ou des conclusions exagérées apparues dans les médias avaient pour origine un communiqué de presse. Le magazine en ligne HealthNewsReview, a même créé une rubrique « communiqués de presse problématiques » et c’est son éditeur, Kevin Lomangino qui, cette semaine, a publié un appel à ce qu’Eurekalert « sévisse contre la désinformation ». Un appel qu’il juge d’autant plus pertinent qu’Eurekalert est géré par l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS) qui publie la prestigieuse revue Science : « L’AAAS est la plus grande association scientifique multidisciplinaire du monde… Mais, troublante contradiction, elle est aussi une chambre d’accueil pour des messages promotionnels non vérifiés d’universités, de centres médicaux, de revues, de compagnies pharmaceutiques et autres organisations qui paient Eurekalert pour diffuser leurs nouvelles. »
Sur le site, l’AAAS se dégage de toute responsabilité quant à « l’exactitude du matériel déposé sur Eurekalert par les institutions partenaires ». Des communicateurs interrogés par Lomangino suggèrent comme piste de solution une série d’étiquettes que chaque diffuseur devrait obligatoirement ajouter avant publication, par exemple lorsqu’il s’agit d’une étude sur des animaux (et non sur des humains). En même temps, il n’est pas certain que l’AAAS accepterait de se donner ce rôle, si tant est qu’elle se voit, à l’instar de Facebook, comme une simple « plateforme de distribution », et non un média responsable du contenu qu’il publie.
Contre les fausses nouvelles, imitez les vérificateurs de faits