La politique est-elle une affaire d’hommes? Une enquête menée par Statistique Canada révèle que les femmes sont moins impliquées en politique que les hommes, et qu’elles sont également plus nombreuses à n’être « pas du tout » intéressées par ce domaine.
Les résultats de l’enquête, dévoilés jeudi par l’agence gouvernementale fédérale, ne vient toutefois pas tracer un portrait en noir et blanc de la situation. Nous sommes en effet bien loin de l’époque où la politique était un boy’s club, et où les femmes demeuraient confinées à leur foyer.
Aujourd’hui, écrit Statistique Canada, les femmes représentent 46% des hauts fonctionnaires et des cadres supérieurs au pays, ainsi que 35% des législateurs, 27% des députés fédéraux et la moitié des ministres du cabinet fédéral.
Au Québec, les récentes élections générales ont permis de faire élire un peu plus de 50 députées sur 125, faisant entrer l’Assemblée nationale en « zone paritaire », soit la limite des 40% de représentation féminine sur les banquettes.
Malgré tout, des différences persistent entre les deux sexes. On dénombre ainsi 4,9% d’hommes membres ou participants au sein d’un parti politique, contre 3,6% de femmes.
Les femmes sont également constamment moins nombreuses à assister à une réunion publique, exprimer leur opinion en communiquant avec un journal ou un politicien, à exprimer leur opinion en ligne, ou encore à boycotter ou choisir des produits pour des raisons éthiques. Il n’y a que du côté de la signature de pétitions que les femmes sont légèrement plus nombreuses que les hommes à agir.
Les différences sont mineures, certes, mais sont tout de même notables.
Les femmes sont par ailleurs moins nombreuses à se dire « très intéressées » par la politique (15%, contre 24% chez les hommes). Elles sont aussi plus nombreuses à se dire « pas vraiment intéressées », ou encore « pas intéressées du tout ».
Au-delà des divergences statistiques, ce qui inquiète également, c’est la propension à montrer un manque ou carrément une absence d’intérêt envers la chose politique. Ainsi, hommes et femmes ont répondu à plus de 30% ne pas être intéressés par la politique lorsque questionnés à savoir pourquoi ils se sont abstenus lors des dernières élections fédérales. Lorsque l’on tient compte du fait que le taux de participation s’est établi à 67,54% lors de ce scrutin de 2015, une réflexion semble s’imposer pour inciter ces électeurs à se rendre aux urnes.
Quand la mondialisation instaure une démocratie à deux vitesses