Dans les gigantesques étendues rurales du nord de l’Islande, un corps est découvert. Qui est la victime? Qui est responsable de sa mort? Avec Natt, l’auteur islandais Ragnar Jonasson cherche à créer un univers glauque et sombre, sous la menace du volcan Eyjafjallajökull.
Le célèbre volcan est en éruption, donc, et une bonne partie de la nation insulaire est lentement recouverte de cendres. Au nord, toutefois, le paysage désolé est épargné par les scories. Cela n’empêche pas Ari Thor, un jeune policier débarqué dans le village de Siglufjördur, de se retrouver avec un cadavre sur les bras, et un mystère à éclaircir.
Lentement, le jeune homme remontera la piste de cet assassinat, rencontrera des témoins, cherchera à faire la lumière sur cette affaire. Et à Reyjavik, dans le Sud, la journaliste Isrun tentera elle aussi d’obtenir des informations pour identifier le meurtrier de cet employé de chantier. Isrun qui, d’ailleurs, ira jusqu’à utiliser des méthodes parfois discutables pour parvenir à ses fins.
Si l’on apprécie cette certaine langueur présente dans le livre, le fait que l’enquête prenne son temps – l’Islande n’est pas Los Angeles et sa vie nocturne endiablée, par exemple -, et qu’un meurtre commis en Islande représente une nouvelle suffisamment importante pour que tous les médias d’importance se précipitent sur le dossier, il existe tout de même un point où le lecteur finit par se dire que le récit traîne en longueur.
L’auteur, ancien traducteur de romans d’Agatha Christie de l’anglais vers l’islandais, a été découvert par l’agent littéraire de feu Henning Mankell, connaît certainement son sujet et l’environnement dans lequel il situe l’action de ce roman. Cependant, on remarque rapidement l’absence d’une certaine cohésion scénaristique, et le manque d’une « montée en puissance » dramatique. Oh, on nous ajoute bien des personnages secondaires, chacun avec ses problèmes et ses traits de personnalité, mais le tout ne semble pas lever suffisamment rapidement. À preuve, on nous ajoute, au dernier tiers du livre, un nouveau personnage dont la survie dépend de la rapidité avec laquelle les enquêteurs – ou la journaliste – accompliront leur travail. Comme si, en fait, l’auteur ignorait comment forcer son scénario à parvenir à son dénouement.
On passera donc sur ce Natt, qui confond lenteur insulaire et trop grande lenteur du scénario.
Natt, de Ragnar Jonasson. Publié aux Éditions de La Martinière, 341 pages.
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