Paru au printemps dernier aux Éditions du passage, Les platanes d’Istanbul est le fruit d’un travail de collaboration entre l’écrivaine Tassia Trifiatis-Tezgel et l’illustratrice Caroline Lavergne.
En fait, les illustrations semblent correspondre tellement parfaitement avec le texte qu’un pourrait croire que tout ce travail est l’œuvre d’une seule et même personne, tout comme chez Bilal et Christin, ou Goscinny et Uderzo, même s’il s’agit pour ceux-là de bande dessinée et non d’un récit illustré.
Ce récit est celui d’une Québécoise qui choisit de suivre son conjoint à Istanbul pour des raisons professionnelles. Arrivée là-bas, elle doit s’acclimater, comprendre la culture, connaître ses voisins, s’habituer aux us des Stambouliotes. Peu à peu et sans trop de difficultés, Tassia se fait accepter des ses nouveaux compatriotes et devient même la confidente d’une future maman qui donnera naissance à un poupon à la santé fragile.
La lumière, les odeurs, les sons, les regards échangés dans le bus ou au marché, tout est occasion pour l’auteur de partager avec le lecteur ses découvertes, ses sensations, ses états d’âme. En très peu de mots, nous sommes transportés, voire implantés dans une Istanbul moderne qui n’en finit pas de s’étendre et dans une Istanbul traditionnelle où sont installés les gens plus aisés.
Toute la force de ce récit semble résider dans la simplicité et l’honnêteté. C’est si bien tourné qu’on a l’impression, au fil des pages, d’être assis face à l’auteur, dans son appartement stambouliote, à boire du thé à la menthe et à l’écouter raconter sa journée, comme elle le sent, comme ça vient. C’est un pur bonheur, et c’est donc un peu trop court.
Trifiatis-Tezgel a déjà publié chez Leméac et, en plus du récit, elle a à son arc les cordes du roman et de la nouvelle.
Caroline Lavergne est née et habite toujours à Montréal, mais, comme sa collègue, elle est une citoyenne du monde. Avec Les platanes d’Istanbul, elle se commet comme dessinatrice pour la première fois.
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