Le phénomène The Messenger est sur le point de prendre d’assaut la planète. Un produit de Sabotage Studio, une entreprise de Québec, le jeu d’action et de plateformes multiplie déjà les éloges dithyrambiques avant même sa sortie, prévue jeudi. Entrevue avec le créateur, Thierry Boulanger.
En voyant la bande annonce ou les premières images du jeu, impossible de ne pas penser au début de l’époque Nintendo, avec ses jeux de plateformes et des titres tels que Ninja Gaiden ou encore, dans un certain sens, Contra. Après tout, le style 8-bit, la musique d’époque, l’histoire d’un combattant ninja devant sauver le monde en combattant des démons… Tout cela a déjà été vu à de nombreuses reprises, mais pour M. Boulanger, il s’agit d’adapter une formule gagnante qui lui trotte en tête depuis une vingtaine d’années.
« J’étais à l’école primaire que j’avais déjà envie de créer une aventure de ninjas… Je dessinais des personnages quand j’avais huit ans. Cet univers, avec les personnages qui l’habitent, me trottait dans la tête depuis tout ce temps », explique au bout du fil Thierry Boulanger, qui est à la fois cofondateur du studio et responsable de la direction créative et de l’écriture du jeu.
Après un premier prototype diffusé en ligne en langage Flash, il y a 10 ans – « C’était pourri, évidemment, je commençais à peine », confie le créateur -, l’idée ne l’a jamais quitté.
Une décennie plus tard, et The Messenger s’apprête à déferler sur la plateforme Steam, mais aussi sur la console Switch, de Nintendo. Un choix évident, souligne Thierry Boulanger, qui confie lui-même toujours posséder quelque 200 cassettes du Nintendo Entertainment System, la première console de la compagnie japonaise.
La Switch allait de soi, donc, mais les exigences (d’exclusivité, de contenu, etc.) des deux autres principales consoles, la Xbox One de Microsoft et la PlayStation 4 de Sony, ont aussi pesé dans la balance. Et puis, pourquoi se tourner vers des machines capables de projeter des textures en très haute résolution sur des écrans 4K, alors que The Messenger joue plutôt sur la nostalgie des années 1980 et 1990?
Modernité et humour
Nostalgie, certes, mais le modernisme s’invite aussi dans la danse. D’abord, explique M. Boulanger, parce que si The Messenger évoque le passé, le jeu n’aurait certainement pas tenu sur une des fameuses cassettes en plastique de l’époque de la NES. D’autant plus que le jeu se transforme, vers la mi-parcours, pour passer au 16-bit, ce qui plaira certainement aux connaisseurs du récent Shovel Knight, par exemple, ou d’autres jeux des années 1990.
« Je crois qu’il y a un plaisir à aller chercher à l’aide d’importantes limitations », estime Thierry Boulanger. « Si on regarde les jeux AAA, aujourd’hui, ils sont très bons, mais on parle de temps de chargement qui sont plus longs, des cinématiques qui durent 15 minutes… On a des contrôles plus avancés, également. Dans The Messenger, c’est très simple, pas question de se cacher derrière des explosions. On n’a pas grand-chose avec quoi travailler, alors on n’a pas le choix d’avoir constamment un bon gameplay. »
Ce choix de la nostalgie correspond également à une « zone émotionnelle » particulière pour les joueurs, croit M. Boulanger.
Au-delà de l’aspect 16-bit, la modernisation se retrouve également du côté de l’histoire du jeu. Oui, il y a tout l’aspect de la destinée, de l’Élu et du héros qui gagne en puissance et en agilité, mais pour adopter une nouvelle approche face aux clichés, les gens de Sabotage Studio se sont tournés vers l’humour.
Références, autodérision, personnages loufoques… Les gags surprennent (dans le bon sens du terme), désarçonnent… On se prend à aimer rapidement ces touches spéciales qui ajoutent un petit quelque chose au jeu.
Bien entendu, il faudra s’y faire la main, sur ce Messenger, avant de donner un avis plus définitif sur la question. Mais à quelques heures de la sortie, d’autres médias spécialisés ont déjà été conquis: Destructoid a ainsi octroyé un 10/10 au jeu. « The Messenger n’est pas parfait; rien ne l’est en ce monde. Mais ce titre fait partie de ceux qui se rapprochent le plus de la perfection », lit-on dans leur critique.
Le rêve d’une vie semble être devenu réalité.
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