Sus aux verrous numériques! La plateforme de distribution de jeux vidéo GOG s’unit à la boutique de musique en ligne Bandcamp et à d’autres acteurs de l’industrie culturelle pour lancer une offensive conjointe contre les DRM – digital rights management –, plaidant plutôt en faveur d’un monde libéré des verrous numériques apposés sur les produits culturels.
Dans une annonce publié sur son site internet, GOG évoque une campagne de sensibilisation au nom tout sauf subtil: FCK DRM. La plateforme décrit ces DRM comme une « façon de tuer vos jeux » intégrés dans les titres achetés en ligne.
« Bien sûr, les DRM pourraient ne pas vous affecter maintenant, mais les compagnies détiennent la clé (de ces armes numériques) et ils ne vous laisseront profiter de vos achats que si vous pouvez prouver, à de multiples reprises, que vous êtes bien le propriétaire du titre », poursuit GOG.
« Aussi longtemps que vous êtes connecté à internet. Aussi longtemps que leur DRM fonctionne sans problème. Aussi longtemps que les compagnies sont toujours en activité. »
Il ne s’agit pas de la première offensive de la plateforme contre les DRM. L’existence même de GOG, autrefois appelé Good Old Games, s’appuie sur l’absence de verrou numérique imposé à l’acheteur. Une fois la transaction conclue, le produit est directement disponible pour téléchargement sous la forme d’un programme d’installation. Ledit programme peut être copié, transporté, voire même transféré et copié selon le bon vouloir du propriétaire du jeu. Bien entendu, GOG n’encourage pas ses clients à pirater librement ses produits en les copiant à qui mieux mieux, mais s’appuie plutôt sur un système « sur l’honneur ».
En se joignant officiellement à cette campagne contre les DRM, GOG vise spécifiquement ses deux principaux concurrents dans le marché des jeux vidéo vendus en ligne, soit Steam – qui appartient à Valve – et Origin, une filiale d’Electronic Arts. Ces deux plateformes vendent elles aussi des titres, mais ceux-ci sont liés à la plateforme utilisée. Impossible, donc, de trouver certains titres d’EA sur Steam, par exemple, ou de trouver sur Origin des jeux également vendus sur Steam.
Et si ces deux systèmes réussissent encore aujourd’hui à convaincre la majorité des joueurs, il existe toujours la possibilité qu’EA ou Valve décident de fermer leur plateforme respective, privant les joueurs d’un accès aux titres achetés légalement. Des problèmes de connectivité forcent d’ailleurs les joueurs à prendre leur mal en patience et à trouver une autre source de divertissement, puisque Steam et Origin ne permettent pas d’accéder aux jeux, sauf dans de très rares cas, si le joueur n’est pas connecté aux serveurs centraux des services.
Des alliés pour la musique, les livres, le cinéma…
GOG n’est pas seul dans sa croisade contre les DRM; outre Bandcamp, où ont élu résidence plusieurs artistes désirant vendre directement aux consommateurs, sans l’obligation, par exemple, de passer par iTunes et Apple, on compte également la présence de deux autres plateformes musicales similaires, soit 7Digital et emusic.
Du côté des livres, on retrouve Project Gutenberg et OpenLibra, tous deux engagés dans la lutte contre les verrous numériques apposés sur les livres électroniques, verrous qui forcent bien souvent les lecteurs à se contenter d’une seule copie d’un ouvrage sur un seul appareil, ou encore sur les appareils d’une seule marque.
Après tout, les Amazon, Kobo et autres vendeurs de livres numériques n’ont pas intérêt à encourager les acheteurs de liseuses autres que les leurs à se procurer leurs livres.
Du côté de la vidéo, enfin, on note la présence de la Moving Image Archive, qui permet la diffusion de séquences vidéo libérées de droit, ainsi que de Vimeo on Demand, où il est possible d’acheter, directement des créateurs, des séries télévisées et des films, le tout sans verrou numérique.
https://www.pieuvre.ca/2018/08/21/22-etats-americains-veulent-le-retour-de-la-neutralite-du-web/