Consuelo Penaloza, collaboration spéciale
Cela faisait quelques semaines déjà que je remarquais l’avancement du montage du Grand Chapiteau Blanc, dans le quadrilatère formé par les rues Ste-Catherine, Parthenais, le boulevard René-Lévesque et l’avenue de Lorimier, lorsque je reçus l’invitation pour la première du spectacle Odysséo de Cavalia.
Dans l’attente du 25 juillet 2018 au soir, j’ai vu les différentes affiches du spectacle apparaître un peu partout en ville, annonçant les 70 chevaux, tous des mâles, et les 50 artistes, et la hâte de voir la date arriver augmenta tous les jours un peu plus.
Je le dis tout de suite, je ne m’y connais pas en chevaux, encore moins en art équestre. Je suis de la génération qui a grandi avec les cirques sans animaux. Le seul contact avec un membre de l’espèce des équidés est une photo de moi, à 3 ans, sur un poney, lors d’une fête quelconque, et je n’ai aucun souvenir de ce moment.
La soirée, mouillée, a débuté quelques minutes en retard. En effet, lorsque vous achetez vos billets, vous avez la possibilité d’acheter le forfait VIP qui vous procure les meilleurs sièges, au centre du chapiteau, un laissez-passer VIP pour la tente VIP, où vous aurez droit à un buffet, de l’alcool à volonté, et à des desserts, café et thé servis à l’entracte. Votre soirée se terminera avec une visite des écuries après le spectacle et un souvenir de celui-ci. Le gratin montréalais, présent cette soirée-là, a pris un peu plus de temps que prévu pour parcourir la distance entre la tente VIP et le Grand Chapiteau Blanc. Une fois tout le monde assis, le spectacle commença…
Odysséo se veut un voyage dans différents mondes ou rêves. Peut-être cette référence au monde onirique permet d’expliquer le manque de cohésion et la recherche du fil conducteur entre les nombreux numéros présentés. Il était évident que certains chevaux, nerveux, oubliaient ce qu’ils avaient à faire ou ne répondaient pas très bien aux consignes du cavalier ou de la cavalière. C’est la magie de travailler avec des animaux et non pas des machines! Ils ont leurs propres personnalités et envies. De plus, sûrement pour ne pas brusquer ces animaux, l’éclairage et la musique étaient un peu fades. On aurait voulu un spot ou deux qui aurait mis l’emphase sur les prouesses présentées et plus de variété dans le rythme musical. Néanmoins, l’acoustique est telle que nous n’avons pas eu vent des feux d’artifice qui avaient lieu, non loin de là, cette même soirée.
Le spectacle commence à 20 h, pour se terminer aux alentours de 23 h, avec un entracte d’une demi-heure. Pendant ces 2 h 30, on oublie le temps de dressage nécessaire pour que ces magnifiques chevaux puissent se produire devant nous et on apprécie l’impression manifeste qu’ils s’amusent, tout au autant que nous, d’être là.
Les moments forts? Le numéro avec 12 chevaux en liberté et une seule cavalière. D’un regard, d’un sifflement, d’un geste de la main, elle dirigeait cette douzaine tous plus grands qu’elle. Le panorama avec les 32 chevaux qui marchent comme s’ils s’en allaient brouter dans les champs et qui répondent au quart de tour! Toutefois, mon coup de cœur va à la dernière scène. Je ne dirai que ceci: il n’y a pas que les enfants qui aiment jouer avec de l’eau!
Il ne faut pas passer sous silence l’énergie et les voltiges des artistes, car ce ne sont pas que des dresseurs qui font partie de ce spectacle, des acrobates et cordes lissistes aussi. On souligne également les costumes, ingénieusement conçus pour cachés les pieds des cavaliers et ainsi nous laisser croire que faire marcher un cheval de côté n’implique rien d’autre qu’un sourire et une main ferme sur les rênes!
Je suis certaine que bien des enfants – et des adultes – sortiront d’Odysséo avec le sourire aux lèvres, à défaut d’avoir une terre assez grande pour posséder un cheval et passer des heures à le voir galoper.
En complément:
L’École nationale de l’humour et la belle énergie de ses finissants de 2018