Après le déménagement en banlieue de 1981 et la fin du secondaire en 1987, en 1991, Ricardo part pour l’Europe, obnubilé par la femme de sa vie.
Un professeur prend son souffle devant son tableau et se retourne subitement pour affronter sa classe. Il leur enseigne à écrire sur ce qu’ils connaissent, sur eux-mêmes. Cette scène du cours de scénarisation qui peut paraître anodine, enfin seulement pour montrer le contexte universitaire, plante la genèse du cinéma de Ricardo Trogi.
Donnant la réplique à des personnages de sa génération dans les films Québec-Montréal (2002), Horloge biologique (2005) et Le Mirage (2015), ce cinéaste a atteint une justesse dans la représentation des rapports interpersonnels, voire intimes. De plus, il explore les modes narratifs, dont l’orignal sur le panneau de signalisation qui s’anime ou le fait d’entendre penser le héros de la trilogie, et même de s’adresser aux spectateurs.
Chaque tome est soutenu par un mode de représentation: la littérature par Le Petit Prince et le catalogue Distribution aux consommateurs pour 1981 (2009), la musique et la mode pour 1987 (2014), alors que le parcours du cinéaste commence à se définir avec 1991 (2017) par des scènes en noir et blanc, tels des classiques italiens. À cela, s’ajoutent les références à la Deuxième Guerre mondiale et quelques pointes contre le gouvernement.
D’un film à l’autre, le héros grandit et la famille nucléaire occupe de moins en moins de place à l’écran. À la différence du dernier film où Ricardo est entouré de ses amis et de sa blonde, dans ce film, il part pour l’Europe et a tout à découvrir. Dans cette tranche de vie, sa muse est une amie qu’il aime, mais à qui il n’ose pas avouer ses sentiments.
Ce fantasme est tellement vif, qu’il décide d’aller la rejoindre en Italie pour suivre un cours d’été à ses côtés. Rien ne se passe comme prévu, et c’est ce qui fait l’aventure!
Hilarant.
À l’affiche depuis le 25 juillet.