Samedi dernier, la Festival Orford musique présentait Suzie LeBlanc chants des Ursulines, dans la nef de l’Abbaye Saint-Benoît-du-Lac. Au-delà de la prestation musicale dont nous reparlerons plus loin, le programme de ce concert attire fortement l’attention, car il est principalement constitué de partitions qui ont été retrouvées dans les archives du couvent des Ursulines de Québec par la docteure en musique et soprano, Elizabeth MacIsaac.
On y retrouve aussi des œuvres de Marin Marais, André Campra, Nicolas Lebègue et Guillaume-Gabriel Nivers. Les parties chantées sont entrecoupées d’œuvres pour orgue, interprétées par Christophe Gauthier, ou pour viole de gambe et clavecin, jouées par Elin Söderström et encore Christophe Gauthier.
Les notes de concerts ont été complétées, de façon intéressante par Wonny Song, directeur général et artistique d’Orford musique et par Suzie LeBlanc, soprano et tête d’affiche du concert.
Pour mettre le public dans l’ambiance de l’époque correspondant aux œuvres, la première pièce chantée a été interprétée par les deux soprani, hors de la vue de l’auditoire, comme c’était le cas pour les Ursulines lorsque les fidèles venaient entendre la messe.
Comme les lecteurs de Pieuvre ont pu le lire à quelques reprises sous ma plume, il est risqué d’organiser un concert dans une église, en plein été. Les risques de surchauffe et de désappointement sont réels. Dans ce cas, nous avons échappé à la canicule, mais il a fallu composer avec le léger bruit des ventilateurs, ajoutés pour l’occasion. Ce bruit de fond s’ajoutait au fait que la salle était sans doute trop grande pour que, passé la dixième rangée, on perçoive toutes les subtilités de la viole et du clavecin.
Heureusement, les voix de Mesdames LeBlanc et MacIsaac avaient assez de puissance pour être entendues de tous, et cela, sans forcer la note. Sans savoir si ce contraste était voulu, il nous fait constater les voix très différentes des deux soprani s’agençaient très bien. Mais il faut aussi dire que cette comparaison profite nettement à Mme LeBlanc qui chante comme elle respire, qui produit des notes plus pures que le cristal et qui, sans difficulté aucune, élève nos esprits vers quelque chose de plus grand que nous.
Le bon travail de Gauthier, très vif au pupitre, et de Söderström, toute en nuances à la viole de gambe, complétait cette performance subtile et inspirante.
Chapeau à Orford musique pour le programme et bravo aux interprètes pour cette dose de spiritualité toute conviviale.