À l’exemple de l’indépendance catalane, le processus référendaire est souvent le résultat de provocations de l’État central. Bien que l’Islande soit indépendante du Danemark, la présence de la présidente du parlement danois, Pia Merete Kjærsgaard en tant qu’oratrice principale à l’occasion du 100e anniversaire de la signature du Traité d’union, a semé la pagaille, rapporte Reykjavik Grapevine.
Premier pas vers l’indépendance du pays insulaire datant du 17 juin 1944, l’Islande et le Danemark ont signé le Traité d’union le 18 juillet 1918, effectif le 1er décembre de la même année. Pour l’occasion, une session parlementaire spéciale a eu lieu à Þingvellir, un site historique et un parc national du sud-ouest de l’Islande nommé «les plaines du Parlement». Cependant, plusieurs Islandais ont été troublés d’apprendre que l’oratrice principale de l’événement est membre du Parti populaire danois, fondé en 1995.
Fidèle à sa réputation, Pia Merete Kjærsgaard a exprimé à plusieurs occasions un sentiment anti-immigrant, en particulier envers les musulmans en maintenant un point de vue de défense des «valeurs danoises». À noter, un nombre record d’immigrants se sont présentés aux dernières élections municipales de la capitale islandaise le 26 mai, dont certains ont mené de chaudes luttes à l’intérieur de leur parti pour occuper des positions stratégiques. De plus, la candidature d’un Suédois pour le Front national islandais, dont la plateforme est anti-immigration, a été refusée puisqu’il ne résidait pas au pays.
À cause de la présence de Mme Kjærsgaard, le Parti pirate a refusé d’assister à l’événement et la ministre sociale-démocrate Helga Vala Helgadóttir est sortie de la salle au moment où l’oratrice danoise l’a désignée. Contrarié par cette réaction, le ministre des finances Bjarni Benediktsson, du Parti conservateur, a commenté ces actes de protestation comme étant «du dédain et de la pure impolitesse à l’endroit du parlement danois et du peuple danois».
La première ministre islandaise Katrín Jakobsdóttir a lancé un message subtil à l’endroit de l’oratrice: «Nous devrions célébrer la grande diversité qui enrichie notre société… afin d’assurer que chacun de nous qui vit ici ensemble ait une voix forte, sans tenir compte de leur passé, ni de leur religion. Nous ne devons jamais permettre les discours haineux dans notre société.»
Ainsi, la déclaration du premier ministre du Québec, Philippe Couillard à la conférence Arctic Circle 2016 en Islande était regrettable: «Une sorte de nationalisme d’assiégée, de nationalisme de peureux essentiellement, des gens qui ne veulent pas faire face à la diversité, qui préfèrent que le Québec reste replié sur lui-même…»
Dynamique fédérale
À défaut de l’indépendance du Québec, le Conseil de la fédération est un bon exemple des rapports entre provinces encadrées par le gouvernement central du Canada.
À la proposition du premier ministre de l’Ontario, Doug Ford de se retirer du marché du carbone, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard a répondu: «Ce que les gens qui s’opposent à la tarification du carbone oublient toujours c’est que les changements climatiques déjà aujourd’hui nous coûtent très cher… alors il faut manifester non seulement aujourd’hui et pour la prochaine génération un engagement concret envers la lutte contre les changements climatiques», rapporte Radio-Canada le 15 juin.
À noter, le gouvernement libéral du premier ministre Philippe Couillard a fait adopter la politique énergétique 2030, dont la seconde partie portant sur l’exploitation des hydrocarbures ou projet de loi 106 sous le bâillon dans la nuit du 9 au 10 décembre 2016. Ainsi, la logique avancée consiste à exploiter les ressources de l’environnement, taxer l’exploitation, pour en retirer des bénéfices servant à dédommager les victimes d’inondations, éviter les décès et les conséquences sur la santé de la population occasionnées par cette pollution.
En Espagne, les Catalans ne sont pas les seuls à subir les provocations et atteintes à la démocratie du gouvernement central. «La capacité de mobilisation et d’organisation de la jeunesse et de la population basques est assez exceptionnelle en Europe. Elle peut constituer demain une force de rupture, municipaliste, solidaire et féministe de premier plan», a affirmé le militant altermondialiste et écologiste basque Jean-Noël Etcheverry au Monde diplomatique de juin.
La France et l’Espagne ont joué la comédie le 16 décembre 2016 à Louhossoa dans les Pyrénées-Atlantiques en arrêtant cinq artisans de la paix venus procéder à la neutralisation et à la remise d’une partie de stock d’armes d’ETA.
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2018/07/19/france-le-president-sous-pression-apres-les-violences-dun-collaborateur/
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