L’humanité a désormais moins de dix ans pour adopter des mesures afin de freiner la fonte des glaces du continent polaire. L’Antarctique a perdu trois milliards de tonnes de glaces, ce qui correspond à une augmentation du niveau de la mer de huit millimètres depuis 1992, d’après une cinquantaine d’organisations scientifiques internationales, rapporte El Pais le 13 juin.
Selon une série d’articles publiés dans la revue scientifique Nature, la fonte totale du continent pourrait élever le niveau de la mer de 58 mètres de hauteur entraînant, d’ici 2070, des épidémies, l’altération de l’acidification des océans et des écosystèmes marins, le refroidissement de la superficie de l’océan antarctique altérant les courants océaniques, l’augmentation de la température de l’air et de l’océan réduisant leur capacité d’absorption du dioxyde de carbone et accélérant le réchauffement global.
En fait, l’impact de l’instabilité de l’Antarctique occidental sur le reste de la planète Terre est irréversible depuis 2010. Cela signifie que dans le meilleur des cas, l’augmentation du niveau moyen global de la mer ne va pas surpasser un demi-mètre de hauteur. De plus, la recherche scientifique anticipe un impact fort sur les activités humaines tant vitales comme l’exploitation minière et les pêches. La fréquence du dégel a triplé au courant des trente dernières années.
«Je pense que dans la société, la conscientisation pour recycler plus et consommer moins s’accroît», reconnaît l’ingénieur de programmes informatiques de la compagnie qui observe le globe par satellite IsardSAT, Gorka Moyano. Cependant, la menace du dégel «requiert un changement beaucoup plus important dans tous les aspects de la société industrielle. Il s’agit d’un problème global qui exige un changement radical au niveau institutionnel», poursuit-il.
Avec une superficie de 14 millions de kilomètres carrés, l’Antarctique est le plus froid et le plus sec de tous les continents; composé d’un amalgame d’accidents géographiques, dont des archipels, d’anciens volcans actifs, ainsi que des montagnes transantarctiques qui divisent le continent en deux moitiés, la partie est et la partie ouest.
Avec des sommets pouvant atteindre 4 000 mètres d’altitude, la partie est demeure la plus froide, donc la plus intacte. Les effets du réchauffement marquent davantage la partie ouest, où se situe la péninsule antarctique.
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