Après une semaine de vacances passée à Vancouver, ce journaliste est revenu à Montréal, des souvenirs de la métropole britanno-colombienne plein la tête, l’estomac, et… les jambes.
Ce qui retient d’abord l’attention, à Vancouver, ce sont les tours. La quasi-totalité du centre-ville, sorte de presqu’île installée entre Stanley Park, au nord-ouest, et les quartiers limitrophes installés de l’autre côté de False Creek, est constituée de gratte-ciels.
L’espace est limité, après tout, et avec une popularité toujours croissante, le marché vancouvérois de l’immobilier entraîne la multiplication de gigantesques immeubles à condos. À un point tel, en fait, que cette partie de la ville a des allures de métropole toute droit sortie de Sim City, le jeu de gestion urbaine. Ville relativement jeune, Vancouver ne semble pas disposer du même patrimoine bâti ancestral que Montréal, par exemple. Pas trace, non plus, de limites à la hauteur que peuvent atteindre les bâtiments. Certainement rien qui ressemble aux trois ou quatre étages maximum auxquels sont souvent limités les nouveaux projets dans les quartiers centraux montréalais.
Pour le commun des mortels, d’ailleurs, acheter, voire même louer quelque chose dans le centre-ville de Vancouver tient davantage du fantasme que de la réalité. On se retrouve donc, de façon un peu étonnante, avec une multitude de tours neuves, mais aussi avec des gratte-ciels légèrement décatis datant du début des années 1980, l’époque où semble avoir débuté la ruée vers l’immobilier de la métropole britanno-colombienne. À l’ombre de ces tours, des complexes résidentiels de quelques étages, souvent bien entretenus, mais d’autres qui auraient parfois besoin d’amour.
Pleinement canadian
Ce qui retient d’abord l’attention, à Vancouver, c’est le multiculturalisme. On ne tombe pas encore dans le choc des cultures – nous sommes toujours au Canada, après tout, mais là où Montréal accueille davantage d’immigrants européens ou du Maghreb, par exemple, Vancouver possède une très forte proportion de résidents d’origine asiatique. Japonais, Coréens, Chinois, Indiens, Pakistanais… Le quartier du West End, déjà bariolé des couleurs du drapeau gai, regorge aussi d’une multitude d’échoppes, magasins et autres restaurants annonçant des spécialités culinaires d’un peu partout dans le monde, d’enseignes affichant du mandarin ou du cantonais, ou encore rassemblant des gens venus de tous les horizons.
Bien entendu, Montréal est elle aussi une terre d’accueil pour les immigrants, mais Vancouver donne l’impression d’être un peu plus colorée – sans mauvais jeu de mots. Comme si le quartier de Parc Extension avait fortement pris de l’ampleur.
Et on roule!
Ce qui retient d’abord l’attention, à Vancouver, c’est l’état des routes. Les habitants du Québec, et surtout ceux de Montréal, ne connaissent que trop bien le rythme annuel des importants chantiers qui font pester les automobilistes et permettent aux journalistes d’éplucher leur liste de superlatifs à chaque occasion où, par exemple, la fermeture du tunnel Louis-Hyppolite-La-Fontaine coïncide avec plusieurs dizaines de chantiers et détours à Montréal, et ce la même fin de semaine où a lieu le Tour de l’Île.
À Vancouver, on cherchera pendant une semaine le moindre cône orange, le moindre détour, le moindre chantier routier. Il y a des chantiers de construction, bien sûr, mais il s’agit principalement de tours que l’on érige ou de vieux bâtiments que l’on démolit… probablement pour les remplacer par des tours, là encore. Autrement, rien. C’était franchement pire l’année dernière, nous a-t-on dit.
Autre aspect intéressant à souligner, le système de transport en commun est efficace et facile à comprendre: outre les diverses lignes de train (qui fait office de métro, mais aussi de train de surface), on compte plusieurs circuits d’autobus qui parcourent passablement rapidement les circuits englobant le centre-ville. Centre-ville qui est heureusement plus petit que celui de Montréal.
Indiquons, enfin, que Vancouver a réussi l’exploit d’offrir un lien ferroviaire entre son centre-ville et son aéroport. La preuve, fort probablement, que l’humanité peut surmonter les plus invraisemblables des défis, et que l’ingéniosité humaine n’a pas de limites.
Garder contact avec la nature
Ce qui retient d’abord l’attention, à Vancouver, c’est la relation avec la nature. Ce sont bien entendu ces montagnes qui apparaissent, au loin, tout au bout d’un corridor de gratte-ciels. C’est également Stanley Park, véritable parc nature dans lequel il est fort possible de se perdre, et qui offre la possibilité de fuir la grisaille de la ville en quelques minutes de marche à peine. Bon, on y a fait passer une autoroute pour y prendre un pont et ensuite rejoindre la banlieue nord, mais qu’à cela ne tienne, ce bitume ne parvient pas à faire oublier le silence entendu ailleurs dans les sentiers.
Ce lien avec la nature se retrouve également du côté de l’eau; toute la partie de la ville entourant la zone de False Creek a été aménagée pour permettre aux promeneurs d’en faire le tour à pied ou en vélo. Le trajet se faufile parfois le long d’un quai où s’amarrent les bateaux de croisière, par exemple, mais une fois du côté sud de ce mini-quartier, aux côtés des habitations à la taille moins démesurée que les tours effilées du centre-ville, on flâne allègrement en observant les oies ou les canards, ou encore en respirant l’odeur des fleurs.
Vancouver, c’est aussi la possibilité de prendre le « bateau-bus » pour traverser False Creek, justement, et éviter les détours. Ou encore de prendre l’hydravion pour rejoindre la banlieue à la fin d’une journée de travail. Ce système, que l’on retrouve aussi du côté de Victoria, la capitale située sur l’île de Vancouver, au large, donne lieu à des scènes particulières. Ainsi, on a pu voir des kayakistes circuler dans les mêmes eaux où croisent des bateaux-bus, de petits hydravions, des yachts de croisière, voire des navires encore plus importants.
Se remplir la panse
Ce qui retient d’abord l’attention, à Vancouver, c’est la nourriture. On évoquait précédemment le brassage multiethnique et les clashs gastronomiques que cela suppose. On ajoutera qu’il faut absolument goûter les produits de la mer. Vancouver est une ville côtière, après tout, et que ce soit en fish and chips, en chaudrée, en ceviche ou en sashimi, le poisson vancouvérois est délicieux.
À ne pas manquer, non plus: les succulents tapas du restaurant Espana, les nombreuses bières locales – on affirme que la ville compte une trentaine de brasseries artisanales -, les sandwichs de chez Finch’s, ainsi que les déjeuners de chez Forage.
On rentre donc de Vancouver avec des images plein la tête, et le portefeuille un peu plus léger. À refaire!
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