Grâce à une Lara Croft beaucoup plus réaliste que la version pulpeuse jouée jadis par Angelina Jolie, la toute nouvelle mouture de Tomb Raider mettant en vedette Alicia Vikander risque de vous faire oublier les deux films, plutôt kitsch, du début des années 2000.
Toute première vedette féminine issue du monde du jeu vidéo, Lara Croft a beaucoup évolué depuis sa version originale (et très pixellisée) de 1996. Sous la direction du studio Crystal Dynamics, l’héroïne a eu droit à un excellent reboot il y a cinq ans qui, en mettant l’emphase sur la survie plutôt que le sex-appeal, est parvenu à donner un nouveau souffle à la franchise en l’ancrant davantage dans la réalité, et à quelques différences près, l’histoire d’origine que raconte le Tomb Raider du réalisateur Roar Uthaug reprend les grandes lignes de ce jeu, paru en 2013.
Il y a déjà sept ans que le père de Lara, Richard Croft, est disparu sans laisser de traces lorsque débute le récit de Tomb Raider. Pendant la lecture de son testament, la jeune femme de 21 ans découvre l’obsession de son paternel pour Himiko, une Reine japonaise aux pouvoirs magiques enterrée vivante il y a des siècles. Persuadée que son père n’est pas mort, Lara part donc pour le Japon, mais lorsque son bateau s’échoue sur l’île de Yamatai où se trouve le sanctuaire d’Himiko, elle aura la mauvaise surprise de découvrir que l’endroit n’est pas si désert qu’il en a l’air, et qu’un groupe des mercenaires sans pitié l’a précédée.
Avec son récit d’aventure légèrement teinté de surnaturel, cette nouvelle mouture de Tomb Raider évoque une sorte de version féminine d’Indiana Jones, humour en moins. Le long-métrage reprend la facture très sombre du jeu de 2013, et si la pauvre Lara Croft y est un peu moins tabassée par les éléments, les scènes d’action sont toutefois aussi belles qu’efficaces, que ce soit une course à vélo dans les rues de Londres, une poursuite effrénée d’une péniche à l’autre dans le port de Hong Kong, ou les multiples pièges mortels que l’archéologue en herbe devra affronter dans le temple souterrain de la Reine Himiko.
Petite et athlétique, Alicia Vikander incarne une Lara Croft bien différente de celle que jouait Angelina Jolie, et l’actrice livre une performance à la fois très physique et solide dans le rôle principal. Dominic West (The Wire) interprète son père, Richard Croft. Autant il était risible dans Vice Principals, autant Walton Goggins donne froid dans le dos avec son personnage de Vogel, le vilain du film. Daniel Wu, Hannah John-Kamen, Kristin Scott Thomas et le toujours sympathique Nick Frost participent également au long-métrage dans de petits rôles secondaires.
Comme c’est de plus en plus la norme, l’édition Combo Pack de Tomb Raider inclut le long-métrage sur Blu-Ray et DVD, et comprend aussi un code pour télécharger une copie numérique. On retrouve une trentaine de minutes de matériel supplémentaire sur le disque, dont une première revuette où le réalisateur explique pourquoi le jeu vidéo de 2013 lui a donné envie de réaliser un reboot; une seconde qui se consacre à l’entraînement intensif qu’a suivi Alicia Vikander pour le tournage; une autre dédiée aux effets spéciaux, et une dernière, très intéressante, sur l’évolution du personnage de Lara Croft à travers les années.
Non seulement Tomb Raider est-il très divertissant, mais ce reboot pourrait bien briser une fois pour toutes la malédiction entourant les adaptations de jeux vidéo au grand écran. Il était temps.
7/10
Tomb Raider
Réalisation : Roar Uthaug
Scénario : Geneva Robertson-Dworet, Alastair Siddons et Evan Daugherty
Avec : Alicia Vikander, Dominic West, Walton Goggins, Daniel Wu, Kristin Scott Thomas et Nick Frost
Durée : 118 minutes
Format : Combo Pack (Blu-ray + DVD + copie numérique)
Langue : Anglais, français, espagnol et portugais
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