Ce qui causa la perte de notre aventurier, ce ne fut pas la créature mort-vivante qui courait vers lui à toute vitesse, ou encore l’inexorable marche du temps qui, parvenu à la fin de son voyage, condamna notre héros à une mort certaine. Non, ce fut plutôt ce piège, pourtant évité à l’aller, qui se déclencha sous les pieds imprudents de notre héros. Dans City of Brass, les erreurs ne pardonnent jamais, aussi bêtes soient-elles.
Développé et distribué par Uppercut Games, City of Brass est un jeu d’action et d’exploration se déroulant dans un univers évoquant Aladin ou les Contes des mille et une nuits. D’abord armé d’un cimeterre et d’un fouet, le joueur part à la découverte de cette ville maudite où sont accumulées d’incroyables richesses. Mais qui dit richesses dit aussi mesures de protection contre les voleurs. Il faudra donc éviter des pièges de plus en plus sophistiqués et des monstres toujours plus voraces et dangereux dans cette éternelle quête de trésors tout aussi précieux les uns que les autres.
Ces trésors, d’ailleurs, seront tout autant utiles pour calculer le score final d’une partie que pour se procurer armes, armures, accessoires et autres sortilèges pour tenter d’échapper à la mortelle étreinte de la cité.
En entrevue avec Pieuvre.ca à l’automne dernier, environ six mois avant la date de la sortie du jeu, au début de mai, l’équipe d’Uppercut Games – un trio de développeurs ayant entre autres collaboré à Fallout: Tactics, Tribes: Vengeance, Bioshock et XCOM, on disait avoir choisi la voie du « rogue-lite », un jeu où les niveaux sont normalement générés en partie au hasard, et où mourir fait partie de l’expérience.
Car la mort viendra, en effet, et elle viendra passablement rapidement. City of Brass est rempli de pièges scélérats, de monstres sanguinaires, et cela sans compter la limite de temps impartie pour franchir les différents niveaux. Niveaux que l’on recommencera parfois à plusieurs reprises, partagé entre la nécessité de parvenir à la sortie le plus rapidement possible et celle d’explorer au maximum, afin d’amasser le plus de trésors possible. Sans trésors, pas d’achats, pas de pointage élevé.
Les développeurs évoquaient l’appât du gain pour expliquer l’histoire derrière la transformation de leur ville arabisante en une cité maudite; gare à ne pas tomber dans le piège de la richesse, et ainsi perdre la vie pour une poignée de pièces d’or supplémentaires.
Côté mécaniques de jeu, City of Brass tient fort correctement la route. Les contrôles s’apprennent rapidement, y compris lorsque vient le temps d’utiliser le fouet pour étourdir les ennemis, leur faire sauter le sabre des mains, ou encore les attirer près de soi pour qu’ils déclenchent un piège mortel.
Ce qui accroche peut-être un peu, c’est cette impression de stoïcisme, d’immobilisme. Le héros, tout comme les ennemis, est conçu pour se mouvoir rapidement dans l’espace de jeu, mais il est impossible de se défaire de l’idée que les déplacements, mais surtout les combats, pourraient gagner en fluidité. Tout cela n’est néanmoins pas suffisant pour torpiller le jeu, bien heureusement. On pourra peut-être éprouver une certaine frustration par rapport à la courbe d’apprentissage, particulièrement élevée, mais la chose est inhérente au genre, après tout.
Pour un peu plus de 22$ sur Steam, City of Brass offre quantité d’heures d’un plaisir obtenu après moult péripéties et essais et erreurs, certes, mais un plaisir tout de même. À essayer, histoire de voir s’il est effectivement possible de venir à bout de la terrible malédiction.
City of Brass
Développeur / éditeur: Uppercut Games
Plateformes: PlayStation 4, Xbox One et Windows (testé sous Windows)
Jeu disponible en français (interface seulement)
En complément:
Voyage au coeur de la folie, avec Hellblade: Senua’s Sacrifice
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