Avec des acteurs de haut calibre, un scénario intelligent rempli de bonnes valeurs et un soin dans la réalisation qu’on réserve habituellement aux œuvres pour adultes, Paddington 2 est l’un de ces rares films familiaux qui plaira autant aux enfants qu’à leurs parents.
Depuis son adoption par la famille Brown, l’ourson natif du Pérou apprivoise peu à peu le monde des humains et la vie londonienne, semant la joie et la marmelade sur son passage. À l’approche du centième anniversaire de sa tante Lucie, Paddington décide de lui offrir un livre rare en cadeau, mais lorsque le bouquin en question est volé chez l’antiquaire, tous les soupçons se tournent vers lui. Accusé d’un crime qu’il n’a pas commis et envoyé en prison, le pauvre ourson parlant devra prouver son innocence, et tenter de retrouver sa liberté dans ce monde cruel où les animaux, comme les hommes, peuvent parfois se retrouver en cage.
Contrairement à certains films dits « familiaux », Paddington ne prend pas les enfants pour des andouilles, et n’est pas complètement débilitant pour les adultes non plus. C’est sans doute ce qui explique que le premier volet ait connu un tel succès, et soit devenu un classique instantané. Bien que son scénario soit un peu plus léger que celui du long-métrage précédent (qui constituait une allégorie à peine voilée sur l’immigration), cette suite continue de divertir les tout-petits et les moins jeunes en traitant de sujets sensibles, comme l’injustice ou les préjugés, sans jamais tomber dans le moralisme ni l’enfantillage.
Pour un film famille, Paddington 2 possède une qualité exceptionnelle. Des poils de sa fourrure en passant par son museau, qui semble perpétuellement humide, les rendus par ordinateur de l’ourson lui-même sont d’un réalisme saisissant, et ses mouvements d’un tel naturel qu’on dirait un acteur dans un costume, ce qui contribue à bien mélanger l’animation aux images réelles du reste du long-métrage. Le réalisateur Paul King est de retour derrière la caméra pour cette suite, et on retrouve avec plaisir ses compositions d’images poétiques et ses bricolages visuels fortement influencés par le travail de Wes Anderson.
Paddington 2 ne lésine pas non plus avec sa distribution, qui compte quelques-uns des plus grands talents de l’Angleterre. Ben Whishaw (The Hour, Skyfall) prête une fois de plus sa voix à l’ourson. Sally Hawkins (The Shape of Water), Hugh Bonneville (Downtown Abbey), Peter Capaldi (Doctor Who) et Jim Broadbent reprennent leurs personnages du premier film. Parmi les nouveaux venus, on remarque Brendan Gleeson (28 Days Later), Noah Taylor (Game of Thrones), et surtout Hugh Grant qui, avec beaucoup d’humilité, incarne un acteur déchu dont la carrière se limite désormais à des commerciaux de pâté pour chiens.
Disponible en édition Combo Pack, Paddington 2 inclut le long-métrage sur disques Blu-ray et DVD, et contient un code pour télécharger une copie numérique. En plus d’une piste de commentaires, on compte aussi une foule de matériel supplémentaire. Certaines revuettes, plus classiques, mettent en vedette les producteurs, le réalisateur et les acteurs principaux qui discutent de la personnalité de Paddington ou de ses liens avec la famille Brown, mais on trouve aussi des trucs plus rigolos, comme une recette de marmelade destinée spécifiquement aux enfants, ou le numéro de danse complet du personnage de Phoenix Buchanan, qu’on peut voir brièvement dans le générique.
Peu importe son âge, il est difficile de résister aux charmes de l’ourson parlant, et en maintenant la tradition d’excellence qui a permis au premier volet de devenir l’un des films familiaux les plus populaires (et les plus appréciés) de notre époque, Paddington 2 constitue une suite à la hauteur de l’original.
7.5/10
Paddington 2
Réalisation : Paul King
Scénario : Paul King et Simon Farnaby (d’après l’œuvre de Michael Bond)
Avec : Ben Whishaw, Sally Hawkins, Hugh Bonneville, Hugh Grant et Jim Broadbent
Durée : 104 minutes
Format : Combo Pack
Langue : Anglais, français, espagnol et portugais
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