Claude Debussy se plaisait à donner des indications bien particulières dans ses partitions. Par exemple: très doux et délicatement expressif, un peu retenu (en conservant le rythme) ou, simplement cédez. Dans ses titres aussi, il savait passer la commande, orienter l’interprète et l’auditeur vers une image qu’il avait en tête, voire un film (muet à l’époque).
À l’écoute de l’enregistrement de l’Orchestre national de France, à paraître le 20 avril prochain, sous la direction d’Emmanuel Krivine, pour peu qu’on se laisse envelopper, on se retrouve en plein cinéma. Parmi des paysages variés, des ambiances finement ciselées, des impressions fugaces ou persistantes, voilà où nous emmènent Krivine et l’orchestre.
Autant les cuivres sont éclatants et les flûtes ondoyantes, autant les cordes entourent le tout d’un filet de sécurité d’où ne peuvent s’échapper les mélodies. Tout comme le Boléro de Ravel reste attaché à l’Orchestre symphonique de Montréal, La mer et Images, de Debussy pourraient bien coller aux basques de l’ONF, mais pour les bonnes raisons.
Sous étiquette Erato. À écouter ailleurs que dans le métro, dans un endroit pour planer.