Les Québécois seraient nombreux à se méprendre sur l’ampleur de la crise alimentaire qui sévit dans la province, alors qu’un habitant du Québec sur cinq a dû se tourner vers une banque alimentaire pour obtenir de l’aide au cours de sa vie.
Voilà ce qui ressort d’une étude dévoilée lundi par l’entreprise Catelli, qui annonçait au même moment l’édition 2018 de sa campagne Nourrir l’espoir, où l’entreprise envisage de distribuer jusqu’à un million de portions de ses pâtes à des banques alimentaires canadiennes.
Dans le cadre de l’étude, réalisée par la firme Léger marketing entre le 5 et le 8 mars auprès de 1566 Canadiens, il appert que près de la moitié des Québécois interrogés (48%) ne croient pas qu’il y ait de crise alimentaire au pays.
Pourtant, plus d’un sur quatre (27 %) connaît quelqu’un qui a recours à une banque alimentaire. En fait, d’un océan à l’autre, plus de 850 000 personnes se tournent chaque mois vers les banques alimentaires pour obtenir de l’aide et plus du tiers de ces personnes sont des enfants et des jeunes, peut-on lire dans la note d’information transmise par voie de communiqué.
L’étude indique également que les Québécois sont encore nombreux – environ le tiers des répondants – à croire que la nécessité de se tourner vers des banques alimentaires pour obtenir une aide découle d’une mauvaise gestion de l’argent des foyers.
Pourtant, ils sont également plus d’un tiers des répondants du Québec a affirmer qu’ils auraient bel et bien recours aux services de ces banques s’ils éprouvaient soudainement des problèmes financiers (41%), ou s’ils perdaient leur emploi (38%).
De plus, les 18 à 34 ans sont beaucoup plus susceptibles de se tourner vers une banque alimentaire s’ils rencontrent des problèmes financiers ou professionnels.
Plus qu’un problème d’argent
La nécessité d’avoir recours à des banques alimentaires va au-delà des simples problèmes financiers, et semble être reliée à des problèmes sociétaux et économiques plus vastes.
À Montréal seulement, les données publiées en 2017 par Moisson Montréal révèlent que 137 000 personnes, dont 41 500 enfants, reçoivent une aide alimentaire d’urgence à tous les mois.
Pour nourrir ces gens dans le besoin, 14,4 millions de kilogrammes de nourriture ont été distribués pendant l’année entière, pour une valeur monétaire de 80,3 millions de dollars.
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2018/04/11/bruxelles-veut-agir-contre-les-aliments-de-pietre-qualite-vendus-a-lest/