Est-il encore nécessaire d’endurer le temps maussade, le froid et la pluie verglaçante? Cette saison, qui n’a de printemps que le nom, est parfaite pour alimenter la déprime hivernale qui semble s’être installée à demeure. Heureusement, il est toujours possible de se tourner vers l’entraînante musique des Royal Pickles pour égayer un lundi plus qu’ennuyant et humide.
Présentant un étonnant mélange de swing, de musique jazz, voire de néotrad, quand on n’y détecte pas des influences country, l’album Jouer dans l’trafic, deuxième disque des Royal Pickles, débute avec la pièce Février, titre tout à fait à propos pour la température qui enserre Montréal dans une gangue de pluie verglaçante.
Considérations météorologiques mises à part, on entame l’écoute de cet album avec une certaine appréhension, probablement due à l’aspect parfois imprévisible de ce style musical. Ces craintes fondent néanmoins rapidement comme neige au soleil, les membres du groupe faisant preuve d’une grande maîtrise de leur art et de leurs instruments. Violons, trompettes, un peu de contrebasse pour le rythme central… et même un peu de batterie pour la cause; Jouer dans l’trafic regarde un peu du côté des morceaux plus endiablés, s’aventure aussi dans le monde des pièces plus douces, plus tristes aussi, peut-être.
Que peut-on alors dire de ce disque qui continue de surprendre, même à la troisième, ou encore à la quatrième écoute? Qu’il est d’abord fort bien réussi. L’éclectisme de la chose détonne un peu au départ, mais on se rend compte que l’album est à l’image du groupe, voire du style musical. Il est complexe, complet, sophistiqué, agréable aux oreilles, à savourer à petites et à grandes doses.
Jouer dans l’trafic est un disque à apprivoiser, mais surtout à apprécier. Un ajout plus qu’intéressant pour les mélomanes.
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2018/03/06/helena-deland-et-les-fragments-melodiques-dun-espace-temps/