C’est ce qu’on pourrait appeler une rencontre rapprochée d’un autre type. Une étoile double serait passée dangereusement près de nous il y a 70 000 ans, bouleversant la trajectoire de plusieurs comètes.
Il faut comprendre qu’en astronomie, « dangereusement près » veut dire « moins d’une année-lumière ». Sachant que les étoiles sont séparées par au moins quatre années-lumière, c’est peu, mais c’est tout de même des centaines de fois plus loin que l’orbite de Pluton. Par contre, comme les astronomes présument que le nuage d’Oort, où se trouvent des millions de comètes, pourrait s’étendre aussi loin, un visiteur de passage provoquerait inévitablement des perturbations.
Et le visiteur en question, de son joli nom WISE J072003.20-084651.2, est un suspect depuis 2015. Ce système composé de deux étoiles naines est situé actuellement à 22 années-lumière et s’éloigne de nous. C’est en calculant sa trajectoire que les astronomes se sont aperçus en 2015 qu’il était probablement passé très près. Pas assez près pour être vu par des Homo sapiens curieux : il s’agit d’une naine rouge et d’une naine brune, plus proches, par leur taille et leur masse, d’une grosse planète Jupiter que d’une véritable étoile. Mais assez près pour affecter des comètes, vient de calculer une nouvelle équipe en se penchant sur les orbites de 339 comètes dites « hyperboliques ». Ce sont des objets qui sont lancés sur une trajectoire qui les fera échapper à l’attraction du Soleil. Normalement, des comètes qui « tombent » du nuage d’Oort vers notre Soleil — à cause d’une collision ou d’un autre objet de passage — devraient provenir aléatoirement d’un coin ou l’autre du ciel, mais le modèle dressé par les astronomes tend à pointer un nombre anormalement élevé de ces comètes originaires du même secteur.
Les auteurs sont toutefois les premiers à émettre un bémol: on sait peu de choses sur ce qui se passe dans ces régions lointaines du nuage d’Oort, et extrapoler à un événement vieux de 70 000 ans est hasardeux.
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2018/03/20/non-cet-astronaute-nest-pas-un-humain-genetiquement-modifie/
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