Le temps anormalement froid qui a sévi cet hiver sur une partie du continent nord-américain n’a pas empêché le printemps de commencer sa marche vers le Nord: en fait, il est déjà arrivé dans certaines régions avec… 22 jours d’avance.
Bien que la côte ouest soit davantage habituée aux printemps hâtifs, c’est la côte est qui étonne : les premiers signes du printemps sont apparus à Washington alors que le mois de mars n’avait même pas commencé. En date du 5 mars, les bourgeons avaient éclaté sur une vaste région s’étendant du Kentucky à la Pennsylvanie, avec une vingtaine de jours d’avance sur la moyenne des années 1981 à 2010.
Ces données proviennent du National Phenology Network, un projet collaboratif né en 2007 et impliquant des scientifiques et des milliers de volontaires chargés d’amasser des données sur les variations saisonnières de la vie animale et végétale dans leur coin de pays.
Or, ce qui réjouit les citadins aura des conséquences imprévisibles: des tiques et des moustiques porteurs de maladies vont arriver plus tôt cette saison et les gens allergiques au pollen risquent de faire face à une saison plus hâtive et plus vigoureuse. Sans compter que si la floraison survient plus tôt, ça signifie que le cycle migratoire ou saisonnier des oiseaux, abeilles et papillons en est perturbé — particulièrement ceux qui, au terme d’une migration, arrivent dans une région où des insectes plus opportunistes les ont déjà précédés.
Si ce printemps hâtif est nécessairement un avant-goût du réchauffement planétaire, en revanche, peut-on affirmer qu’il est lié aux températures anormalement chaudes qui sévissent depuis cet automne dans l’Arctique et anormalement froides vécues en février en Europe? Pour l’instant, les climatologues restent divisés sur ce qui relie toutes ces anomalies entre elles.
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