Dans la catégorie des affaires qui viennent nuire à l’existence, nous pouvons mentionner dans le désordre: les autocollants sur les tomates bien mûres, ramasser des dix sous sur une table lisse quand t’as pas d’ongle, le morceau archinécessaire d’un meuble que tu es en train de monter qui trouve le moyen de rouler directement en dessous de la bibliothèque de 300 livres qui te prendras deux heures à bouger, et te faire dire que le rendez-vous avec le technicien sera entre 8h00 et 17h00.
À ces tracasseries du quotidien s’ajoute une couche bien mince d’emmerdement maximum qui touche particulièrement le scribouillard qui faire la critique de technologies, de jeux vidéo, ou de jeux de table, soit: la médiocrité. Parce que oui, si l’humain est capable de grandes choses, comme s’assurer de pouvoir communiquer en tout temps avec des gens se trouvant l’autre bout du monde, il est également capable de créer des monstres inutiles et de piètre facture. C’est pas mal le cas avec le jeu que j’ai testé pour vous: The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia (sur la PlayStation 4).
Un petit avertissement
D’entrée de jeu, je dois dire que je suis bien conscient que ce titre provient d’un dessin animé japonais qui est passablement populaire. Je ne le connais pas du tout. Je ne peux donc dire si cela est en droite ligne avec ce que l’on trouve dans le dessin animé. Je vais donc m’en tenir à une critique qui tourne strictement autour du jeu vidéo. Je m’excuse donc à l’avance aux amateurs de l’animation si je commets un crime de lèse-majesté quelque part durant la critique.
De quoi ça a l’air?
Ce jeu d’action et d’aventure vous plonge dans le monde de Britannia. Vous incarnez Meliodas et vous tenterez de réunir les Seven Deadly Sins tout en menant des combats pour sauver le Royaume de Liones. Dans ses aventures, Mlionidas rencontrera différents personnages, dont un cochon (probablement le personnage le plus sympathique du lot) et une princesse nommée Élizabeth – ce détail est important pour plus tard. Si l’idée de base est pas mal, l’opérationnalisation de tout ça foire assez rapidement merci.
Oui, oui, le jeu est beau. Ça, il faut le lui donner. Les environnements sont bien dessinés et colorés. Là où ça coince rapidement cependant, ce que c’est extrêmement répétitif. Oui, les personnages ont des méthodes différentes de combats, mais ça revient pas mal tout le temps à la même chose. En plus, les sons sont tout le temps les mêmes. Comme les combats sont nombreux et sont faits avec bon nombre d’adversaires, après 10 minutes, je vous jure que vous êtes tannés de les entendre crier de la même façon à chaque fois que vous en éliminez un. En plus, on vous lance dans une histoire, sans trop vous expliquer ce qui se passe. C’est pas mal brouillon, je vous jure.
Néanmoins, si le jeu n’est pas fameux en soi, je n’étais pas au bout de mes peines.
What the f***?
Là où j’ai solidement décroché, c’est quand j’ai commencé à voir le genre d’« humour » utilisé par les scripteurs. Disons que ça fait plus ou moins l’éloge du harcèlement sexuel.
Par exemple, il est possible de voir le personnage principal en train de cadrer les fesses de la princesse Élizabeth rencontrée au début de « l’aventure » alors que cette dernière est penchée au-dessus d’une table en la lavant. Si ça ce n’est pas une blague de type « mononcle qui dirige un festival d’humour », je ne sais pas ce que c’est. À l’heure du #MeToo, c’est plus qu’ordinaire.
En plus, un peu plus tard dans le jeu, les développeurs ont même décidé de pousser la note, parce que tsé, ce n’était pas vraiment assez faut croire. Au milieu d’un dialogue soporifique, la princesse que l’on sauve en début de jeu se met à crier et demande au « maître Meliodas » ce qu’il est en train de faire. Ce dernier répond candidement qu’il s’agit d’une procédure de fouille du corps tout ce qu’il y a plus normal. La culture du viol se porte très bien, merci.
Restez loin de ça!
Bref, si j’ai un seul conseil, ne mettez aucun de vos sous durement gagnés dans ce titre.
En fait, The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia représente une bonne partie de ce qu’il y a de plus détestable dans une tranche (trop importante) du monde du jeu vidéo, soit une culture grossière et machiste qui, heureusement, tend à vouloir de plus en plus détonner. En d’autres mots, on dirait vraiment que c’est un jeu qui a été créé par une bande de « ti gars » qui n’avait de toute évidence pas la maturité mentale pour réfléchir une nanoseconde sur le genre de remarques qui pourraient potentiellement être considérées comme étant éthiquement non viable.
En plus de cette situation, ce n’est même pas un bon jeu. Certes, la qualité des graphismes est indéniable, mais la partie de plaisir s’arrête pas mal là. Je crois que j’aurais eu plus de plaisir à tester des piles avec ma langue, c’est dire.
On aime
- Les graphismes « à la manga » léchés
- Le jeu ne m’a pas semblé bogué
On aime moins
- L’histoire pas vraiment intéressante
- Les contrôles plus ou moins réussis
- Les sous-entendus « pseudo-humoristiques » qui font référence à du harcèlement, voire de l’agression sexuelle
- La trame sonore et la bande originale qui tapent rapidement sur le système nerveux
- La jouabilité particulièrement répétitive
En complément:
2 commentaires
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Le seule article parlant de ce problème. Pendant que des centaines hurle sur Shee-la pour son design moins sexy que l’ancien, on laisse passer ce genre « d’humour » qui ne choque pas visiblement plus que ça. Vous parlez uniquement du jeux, mais l’animé est bien bien pire, première épisode ce cher « Méliodas » ne se gène absolument pas pour molester Élisabeth alors qu’elle est inconsciente….