Sept personnes. Sept amis de la réalisatrice Catherine Martin. Sept vies différentes, dévoilées à la caméra. Dans le documentaire Certains de mes amis, le public est appelé à entrer dans le quotidien extraordinairement ordinaire de ces sept inconnus qui ne le seront plus vraiment.
La bande-annonce de ce documentaire était particulièrement laconique: sept personnes, toutes installées dans des poses et des endroits différents. Pas un son, mais uniquement les noms de ces amis de la réalisatrice que nous sommes finalement amenés à rencontrer et découvrir au cours des deux heures que durera le film.
Mme Martin est d’ailleurs de l’école documentaire, relativement contemporaine, consistant à laisser ses sujets parler d’eux-mêmes sans leur ajouter une narration hors champ, ou une mise en contexte. Si la chose peut paraître frustrante, à certaines occasions, elle s’avère ici être un « engrenage » essentiel dans ce qui est, au bout du compte, une oeuvre particulièrement intimiste, voire calme et éthérée.
Pratiquement située hors du temps, l’oeuvre n’offre aucune indication d’heure, de date, ou de temps qui passe. Bien sûr, les amis de la réalisatrice sont tous dans la force de l’âge, voire plus âgés. Rien de mal à cela, bien entendu, d’autant plus que cela permet de se pencher sur la question du bilan de carrière, des souvenirs accumulés au fil des années.
Avec de nombreux plans fixes tournés en silence, qu’il s’agisse de plans des sujets, voire des paysages ou encore de simples objets, Certains de mes amis a des allures d’oeuvre contemplative. À un point tel, en fait, que l’on se prend à cesser toute autre activité pour se concentrer uniquement sur l’oeuvre. Histoire de prendre, pendant quelques minutes, un léger repos tout à fait mérité. S’évader du quotidien le temps d’un film.
Certains de mes amis n’est pas un grand documentaire. Caser sept personnages largement différents les uns des autres en deux heures impose forcément des limites à l’ampleur du portrait qu’il est possible de tracer pour chacun d’entre eux. Il aurait été intéressant d’en apprendre davantage sur certains de ces individus, connaître leurs motivations, leurs rêves, leurs craintes.
Autrement, hé bien, les deux heures passées à écouter le film furent bien agréables, mais il est permis de douter que le documentaire laisse des souvenirs pérennes dans l’esprit des cinéphiles.
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2018/02/05/the-cloverfield-paradox-et-la-voie-de-la-facilite/