On ne s’étonne plus d’apprendre que des climatosceptiques insultent et menacent des climatologues. Mais serait-il possible que les femmes climatologues soient ciblées encore plus durement?
C’est ce que suggère le magazine de gauche ThinkProgress, et il ne pense pas seulement aux climatologues, mais aux femmes qui, en politique et en journalisme, ont récemment pris position sur les changements climatiques. De la ministre canadienne Catherine McKenna qualifiée de « Barbie du climat » par un site d’extrême-droite jusqu’à la journaliste américaine Emily Atkin en passant par la climatologue américaine d’origine canadienne Katharine Hayhoe, qui a reçu plus que sa part de courriels haineux.
À la base, le climatoscepticisme émane de la droite, et cette portion du spectre politique est traditionnellement plus attachée que la gauche à toutes les formes traditionnelles de hiérarchies — incluant celles qui dictent que certaines classes sociales sont prédisposées à en dominer d’autres… tout comme un sexe serait prédisposé à dominer l’autre. Cela ne signifie pas, nuance l’auteur Jeremy Deaton, qu’un climatosceptique est nécessairement sexiste. Mais le balancier penche davantage dans cette direction: les recherches de la dernière décennie ont démontré que la nébuleuse idéologique qui défend une économie exclusivement soumise aux lois du marché, opposée à toute intervention de l’État pour réduire les inégalités, est une nébuleuse davantage en phase avec une philosophie pour qui le système socio-politique actuel et la hiérarchisation sociale sont parfaits comme ils sont — et que par conséquent, environnementalistes et climatologues qui veulent changer les choses sont de dangereux agents perturbateurs. À plus forte raison, aux yeux de certains, si ce sont des femmes.
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