Des résultats financiers attendus, mais une image publique qui n’a pas été à la hauteur: l’organisme Montréal c’est électrique (MCE) a dévoilé lundi le bilan de ses activités, et a profité de l’occasion pour annoncer la fin de ses opérations, la nouvelle administration municipale ayant décidé de ne pas tenir de course de Formule E en 2018.
Dans une annonce publiée par voie de communiqué, MCE affirme ainsi avoir atteint ses objectifs organisationnels à moindre coût que ce qui était planifié, entre autres en raison de la suspension des obligations consistant à organiser, dans les années suivant cette première course de voitures électriques, une Semaine de l’électrification des transports « et d’autres activités de sensibilisation » qui devaient s’égrener tout au long de l’année.
Au dire des responsables de MCE, la première (et seule) année d’existence de l’organisation laisse un découvert d’un peu plus de 13 millions $, soit « une marge de crédit non comblée de 6,65 millions $, et des comptes à payer d’environ 6,9 millions $ ». De ce dernier montant, la part du lion doit être versée à Formula E Operations, histoire d’acquitter les droits de course, certains services et le transport d’équipement.
Le trou budgétaire ne s’expliquerait d’ailleurs pas par la vente de seulement 15 000 des 45 000 billets prévus pour la course, mais plutôt par des subventions bien inférieures à ce qui avait été prévu. Ainsi, autant la Ville de Montréal, le gouvernement du Québec et celui d’Ottawa n’auraient pas « respecté leurs promesses financières », soutient le MCE, dont les données financières ne sont pas exactes, mais plutôt arrondies dans le document transmis aux médias.
Problème d’image
Ce qui a torpillé l’organisme, affirme-t-on, c’est surtout la mauvaise image accolée à l’événement.
« Notre mandat était de livrer un événement de qualité et nous quittons avec le sentiment du devoir accompli, mentionne ainsi le président du conseil d’administration de MCE, Sylvain Vincent. La plupart des critiques portaient sur le site sélectionné et sur l’impact de l’événement auprès des citoyens et commerces du quartier et sur la circulation, deux éléments qui relevaient de la Ville de Montréal et non de MCE. Pour notre part, nous avons réussi à organiser en moins de huit mois un événement de qualité et d’envergure internationale, et à le livrer en-deçà du budget qui nous avait été octroyé. »
De fait, on estime donc malgré tout que c’est « mission accomplie ». Au passage, on écorche l’idée d’organiser cette course dans un contexte électoral.
Rappelons que l’ancien maire de Montréal, Denis Coderre, a longtemps refusé de dévoiler le nombre de billets réellement vendus pour l’événement, un dossier en apparence anodin, mais qui a pesé, tel une chape de plomb, sur sa campagne électorale de l’automne dernier, et qui a contribué à la victoire de son opposante Valérie Plante.
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2017/11/01/municipales-2017-50-de-billets-donnes-pour-la-formule-e/