À la suite d’une série de campagnes pour protéger cette zone qui occupe l’ensemble de l’île nordique menées par des célébrités comme la chanteuse Björk et l’écrivain Andri Snær Magnason, ainsi que par des agences environnementales, le nouveau gouvernement d’Islande a fondé un conseil pour protéger ces terres, rapporte Reykjavik Grapevine le 31 janvier.
Quelques photographies suffisent pour rendre compte des paysages féériques que l’Islande garde sur son territoire lointain au carrefour de deux plaques tectoniques, entre les volcans et les glaciers. Préoccupé par le nombre grandissant de touristes qui foulent le sol islandais d’année en année, le physicien et randonneur Tómas Guðbjartsson avait employé la voie accessible des conférences TED en 2016 pour sensibiliser la population à l’importance de préserver la zone. À la détérioration de l’exploration en 4×4, s’ajoute la menace d’un éventuel projet de barrage hydroélectrique pour alimenter le Royaume-Uni en électricité.
À la division des pouvoirs de la nouvelle coalition, le Mouvement Vert-Gauche de la première ministre Katrín Jakobsdóttir a obtenu le ministère de l’Environnement. L’ex-chef de la Icelandic Environment Association, Guðmundur Ingi Guðbrandsson a été nommé ministre de l’Environnement et des Ressources naturelles. Bien que le conseil n’ait pas encore défini le périmètre du parc, le deuxième glacier le plus volumineux d’Europe en fera partie, la calotte glaciaire Vatnajökull. La date d’ouverture est prévue pour 2020.
S’il s’agit d’une merveilleuse nouvelle pour l’environnement, plusieurs entrepreneurs n’approuvent pas cette décision officielle. Ces derniers font de vives pressions sur le gouvernement pour connaître le tracé, à savoir quelle proportion des Highlands et de Vatnajökull sera protégée. En fait, des discussions au sujet du développement de la région sont en cours depuis un an, dont la construction d’une autoroute traversant les Highlands.
La route transamazonienne s’étirant en parallèle le long du fleuve Amazone, du Pérou au Brésil, mais qui a un tout autre impact comme voie de circulation, demeure un exemple récent et éloquent de désastre écologique, sans oublier le sort réservé aux populations autochtones. Contrairement aux Samis, dont le vaste territoire où ils élèvent des rennes chevauche la Norvège, la Suède, la Finlande et l’ouest de la Russie, l’Islande ne compte pas de population autochtone.
N’empêche que le rapport que les artistes entretiennent avec leur nature est intrinsèque. Ainsi, cette décision chapeautée par la première ministre Katrín Jakobsdóttir se veut dans la lignée de l’ouverture culturelle, dont plusieurs tournées à l’étranger de groupes musicaux islandais, qu’elle a permis en tant que ministre de l’Éducation, de la Culture et des Sciences de 2009 à 2013.
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