De leur lieu d’origine, sur les rives de la rivière Parana, en Amérique du Sud, les fourmis argentines ont conquis six continents et plusieurs îles océaniques. Leur succès s’explique par plusieurs facteurs: elles comptent plus d’une reine par colonie, ce qui les rend difficile à éradiquer, et elles s’adaptent aux changements dans leurs environnements en vivant de façon transitoire, plutôt qu’en construisant des nids permanents.
Les fourmis de l’Argentine sont également fortement agressives, poussant des espèces de fourmis concurrentes vers la disparition en monopolisant la nourriture et d’autres ressources. Dans une étude publiée la semaine dernière dans Scientific Reports, des chercheurs de l’Université de Californie à Riverside (UCR) démontre de quelle façon ces fourmis utilisent des sécrétions chimiques comme armes dans leurs interactions avec des fourmis moissonneuses, qui sont originaires de Californie. Ces conclusions pourraient aider au développement de nouvelles stratégies de contrôle contre les espèces nuisibles.
Bien qu’elles proviennent d’un écosystème tropicale, les fourmis d’Argentine sont une espèce particulièrement nuisible en Californie et dans le sud des États-Unis, où elles prospèrent dans les zones urbaines profitant d’une irrigation artificielle. Elles représentent également des menaces naturelles et économiques, faisant concurrence aux fourmis indigènes et aux insectes pollinisateurs, et protégeant des insectes nuisibles qui leur fournissent des aliments sucrés en échange.
Comme plusieurs insectes sociaux, les fourmis d’Argentine communiquent via une série de produits chimiques qu’elles sécrètent. Lors d’interactions agressives, ces fourmis démontrent un comportement où elles insèrent l’extrémité de leur abdomen dans le corps de leur adversaire. Selon des observations comportementales, les chercheurs estimaient depuis belle lurette que lors de cette interaction, les fourmis d’Argentine pourrait employer des produits chimiques irritants sur le corps de ces adversaires.
Les chercheurs de l’UCR ont confirmé ces hypothèses de façon expérimentale, en démontrant que les fourmis produisaient des sécrétions contenant deux composantes qu’elles appliquent sur le corps des fourmis moissonneuses lors d’interactions agressives.
En complément: