La compagnie SpaceX a lancé dimanche soir sa première fusée de l’année. Elle devait mettre en orbite quelque chose. On ignore quoi, mais ça s’est mal passé.
Tout ce que les experts savaient avant le lancement, c’est que la mission portait le nom de code « Zuma », que le satellite avait été construit par la firme Northrop Grumman, dont le client était « le gouvernement américain ». Et c’est tout.
Personne n’aurait entendu parler de ce qui était possiblement un satellite-espion s’il avait été lancé, comme jadis, par une plus discrète fusée militaire. Mais dès lundi matin, les observateurs d’affaires spatiales bourdonnaient de rumeurs du fait que la compagnie SpaceX n’avait pas claironné que « sa » mission avait été un succès. Lundi soir, des journalistes écrivaient, sur la base de sources anonymes, que Zuma pourrait être « mort en orbite » après sa séparation d’avec la fusée Falcon 9. Certains affirment qu’il pourrait être déjà retombé dans l’océan, avec le deuxième étage de la fusée. Réagissant par courriel aux rumeurs, le directeur des opérations de SpaceX a affirmé laconiquement qu’après « analyse de toutes les données, Falcon 9 a tout fait correctement dimanche soir ».
Quelle qu’en soit la cause, l’incident a permis de rappeler que c’était tout de même le troisième contrat dit de « sécurité nationale » entre SpaceX — la compagnie créée par le milliardaire Elon Musk — et ce qu’on présume être le ministère américain de la Défense. Un signe de plus de la place croissante qu’est en train de prendre le secteur privé dans l’espace, si même ces lancements jadis ultra-secrets commencent à lui être confiés. En tout, ce sont plus de 30 lancements — rarement aussi secrets — que SpaceX serait censée accomplir cette année, contre un record de 18 l’an dernier.
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