Cheffe du Mouvement Vert-Gauche, Katrín Jakobsdóttir a été nommée première ministre d’Islande le 30 novembre. La nouvelle coalition comprend des ministres de gauche et de droite et détient une fragile majorité de 35 sièges sur les 63 que compte l’Althing.
À la suite des élections du 28 octobre, le président de l’Islande Guðni Th. Jóhannesson a attribué le mandat de former la nouvelle coalition a la cheffe du Mouvement Vert-Gauche, Katrín Jakobsdóttir malgré le fait que les conservateurs du Parti de l’Indépendance aient obtenu le plus grand nombre de sièges. Bien que sa fonction soit symbolique et protocolaire, les scandales politiques (crise financière, panama papers, pédophilie) survenus ces dernières années justifient l’intervention du président puisque cette majorité cache une décroissance des appuis pour un parti dont la réputation est entachée, doublée d’un fractionnement de la droite qui présage les pires dérives dont le racisme populiste.
Katrín Jakobsdóttir a d’abord tenté de former une coalition de centre gauche occupant si peu que 32 sièges avec les représentants du Parti social-démocrate, du Parti progressiste et du Parti pirate, sans succès. Entre deux partis de droite, le Parti de l’indépendance et le Parti progressiste, sa nomination au poste de première ministre ne marque pas l’histoire de l’Islande parce qu’elle est une femme, Jóhanna Sigurðardóttir a été élue en 2009, mais parce qu’elle est de gauche. Tous les partis trouvent leur compte dans cette coalition, quoique tordue. Lors d’une conférence de presse le 30 novembre, les trois chefs sont revenus sur les points principaux de leur formation, rapporte les webzines Reykjavik Grapevine et IceNews.
Mouvement Vert-Gauche
En plus de la fonction de première ministre, la Santé et l’Environnement seront sous la gouverne du Mouvement Vert-Gauche. L’ancienne ministre de l’Environnement et des Ressources naturelles du gouvernement élue après le krach financier de 2008, Svandís Svavarsdóttir sera en charge de la Santé. Alors que l’ex-chef de la Icelandic Environment Association et membre d’aucun parti, Guðmundur Ingi Guðbrandsson deviendra ministre de l’Environnement et des Ressources naturelles.
Les Vert-Gauches veulent aller plus loin que les accords de Paris dans la lutte contre les changements climatiques, améliorer le système de santé qui était un point central de leur campagne, ainsi que mettre de l’avant l’égalité entre les femmes et les hommes, le soutien aux victimes d’abus sexuel et de rendre le monde du travail plus harmonieux.
Parti de l’indépendance
Responsable de cinq ministères: Finance, Affaires étrangères, Justice, Pêches, Agriculture et Industries, Innovation et Tourisme, les conservateurs recherchent également l’harmonie dans le monde du travail afin que l’essor économique bénéficie à tous, a réitéré son chef Bjarni Benediktsson. Présenter un budget sera le premier projet de ce nouveau gouvernement.
Deux nominations sèment la controverse. Sigríður Andersen sera ministre de la Justice à nouveau même si elle a joué un rôle clé dans le scandale d’abus sexuel qui a mis un terme au dernier gouvernement. Guðlaugur Þór Þórðarson garde sa fonction de ministre des Affaires étrangères même s’il occupait la fonction de ministre de la Santé pendant le krach financier de 2008.
Parti progressiste
Le troisième parti en importance sera responsable des ministères des Transports, du Gouvernement local, de l’Éducation et de l’Aide sociale. Son chef Sigurður Ingi a mis l’emphase sur le fait que tous les Islandais aient un accès égal pour les mêmes services sans tenir compte de leur revenu, que le gouvernement devrait aider davantage les jeunes islandais pour l’achat d’une première propriété, que les locations à court terme pour les touristes soient examinées de plus près et que les déductions d’impôts pour les personnes âgées soient augmentées.
Le tourisme est devenu un enjeu en Islande pour le développement des infrastructures, la préservation de l’environnement et l’économie. Si presque toutes les chambres sont louées dans la capitale pour le Jour de l’An, les pertes liées à Airbnb sont estimées à 300 millions par année.
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