Il est beau, il est mince, il est livré dans une boîte épurée… Le téléphone nouveau de Google est arrivé. Portant le nom plus ou moins sexy de Pixel 2, l’appareil, testé ici dans sa version XL, s’avère être une amélioration notable comparativement à sa première déclinaison, lancée il y a moins d’un an par le géant du web.
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Qui dit nouvelle entrée dans la gamme de téléphones dit nécessairement modifications techniques: adieu le processeur Kryo du Pixel XL, son successeur fonctionne plutôt à l’aide du Qualcomm Snapdragon 835. Si la quantité de mémoire vive embarquée est toujours de 4 gigaoctets, la résolution de l’écran pOLED est passée de 1440×2560 pixels à un impressionnant 1440×2880. Un petit changement, soit, mais un changement qui se remarque aisément.
De fait, l’appareil est grand, certes, mais il se glisse malgré tout relativement aisément dans une poche. Ceci est sans doute dû à sa minceur prononcée, le Pixel 2 XL ayant moins de 8 millimètres d’épaisseur.
Toujours du côté de la performance, on notera que la pile pleinement chargée permet de faire fonctionner l’appareil pendant un peu plus de trois jours. Et lorsque vient le temps de recharger le tout, Google affirme pouvoir offrir environ sept heures d’autonomie en branchant l’appareil sur une prise électrique pendant 15 minutes seulement. Si la chose est appréciable – à l’image de la recharge rapide des voitures électriques Tesla, par exemple -, il faudra se montrer plus patient pour atteindre une charge pleine, forcément.
La principale nouveauté est toutefois la disparition de la fameuse bordure d’écran. Apple avait annoncé la même chose avec la plus récente fournée d’iPhones, et cet écran légèrement courbé aux extrémités donne un chic certain au Pixel 2 XL. Notons toutefois que contrairement à Apple, les gens de chez Google on pris bien soin de ne pas permettre aux applications d’occuper l’intégralité de l’espace d’affichage offert. Pas question, donc, de faire jouer une vidéo ou un jeu et d’en perdre une partie en raison de la présence du haut-parleur et de la caméra frontale.
Cet écran de 15 centimètres de diagonale se montre par ailleurs admirablement résistant aux traces de doigts, l’une des plaies de l’utilisation d’appareils à écran tactile. Il s’y accumule bien un peu de poussières, certes, mais rien de catastrophique.
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Système d’exploitation
Tournant sous Android 8.0, dit Oreo, avec une importante mise à jour qui serait en chemin pour corriger certains bogues, le Pixel 2 XL est rapide et efficace. Bien plus, certainement, que le Galaxy S6 utilisé habituellement par ce journaliste. Et comme on est désireux de montrer la puissance du système d’exploitation, le fond d’écran offert par défaut montre une plage où s’abattent lentement de magnifiques vagues.
Autrement, hé bien, quiconque ayant déjà l’habitude d’une version relativement récente d’Android se sentira à l’aise avec Oreo. Quelques options ont changé de place, certes, mais dans l’ensemble, la structure centrale demeure la même.
Saluons ici, d’ailleurs, la facilité avec laquelle il fut possible de transférer les paramètres et le contenu du téléphone de ce journaliste lors de l’initialisation du Pixel 2 XL. Un câble à brancher entre l’ancien appareil et le nouveau, deux ou trois minutes d’attente, et hop! Le tour était joué. Il faut croire que les gens de chez Google ont amélioré ce processus de transfert depuis le Pixel XL, où l’essai n’avait pas fonctionné.
Utilisation
Voilà peut-être là où Google excelle. Utiliser le Pixel 2 XL semble tout simplement… naturel. Oui, il faudra apprendre de nouvelles manipulations, certains boutons ont été déplacés sur le téléphone ou dans les menus, mais autrement, l’appareil répond rapidement, réagit promptement, et ne semble jamais vouloir s’interposer entre l’utilisateurs, ses applications, ou le résultat que l’on souhaite obtenir.
Et si cet appareil de test n’a pas été livré avec un étui, le fini brossé de sa coque en métal n’a que très rarement donné l’impression que le téléphone voulait absolument fuir la main qui le tenait et mettre fin à ces jours en se fracassant contre une surface dure, contrairement à son prédécesseur.
Quant au système de notifications, Google a ici décidé d’en finir avec le clignotement d’une éventuelle diode électroluminescente, et a plutôt choisi de les afficher directement sur l’écran, et ce même lorsque celui-ci est « éteint ». On retrouve alors un affichage de l’horloge, ainsi que des icônes représentant ce qui doit être porté à l’attention de l’utilisateur.
À la première utilisation, cela semblait être idéal pour les gens souffrant de la fear of missing out -le fameux FOMO -, en plus de gruger les réserves d’énergie, mais il est rapidement apparu que l’on pouvait simplement (bien entendu) tourner le téléphone pour appuyer l’écran sur quelque surface que ce soit, et ainsi faire disparaître l’affichage en question. Une solution draconienne, certes, mais il apparaît aussi que lorsque la caméra détecte que l’appareil se trouve dans un environnement sans lumière, l’affichage des notifications est désactivé. Un bon point pour Google, donc.
Quelques accrocs
Si le Pixel 2 XL est un excellent appareil, quelque petites choses sont venues quelque peu gâcher l’expérience.
D’abord, comme le téléphone intelligent est équipé de l’assistant vocal, l’équivalent « googelien » de Siri, on nous offre, lors de la configuration initiale, de permettre à l’appareil de répondre à nos questions et commandes même quand l’écran n’est pas allumé. Utile, peut-être, mais aussi franchement orwellien.
Autre point ayant provoqué de la frustration chez ce journaliste, Google a décidé d’emboîter le pas à Apple et a fait disparaître le port audio pour les écouteurs. On offre bien un adapteur dans la boîte du Pixel 2 XL, mais cette course vers la minceur commence à devenir absurde… D’autant plus qu’en branchant ledit câble, on bloque le port utilisé pour charger le téléphone.
Parlons-en, d’ailleurs, du chargement du téléphone. Celui-ci est uniquement livré avec un câble USB-C à USB-C. Que l’appareil comporte un connecteur utilisant la plus récente norme USB, passe encore, mais que l’on force le consommateur à acheter un adapteur ou un câble spécial pour charger son téléphone – si l’on ne dispose pas d’un ordinateur portable dernier cri utilisant cette technologie -, c’est franchement absurde.
Heureusement que la pile dispose d’une bonne autonomie, sinon tout ceux voulant charger leur téléphone au bureau devront se trouver une prise électrique où brancher ledit câble (et l’adapteur pour prise électrique fourni avec le téléphone), plutôt que de se connecter à un port USB sur leur poste de travail.
Le modèle de Pixel 2 XL testé (64 gigaoctets de mémoire) se vend à 450$ chez Bell, avec un forfait de deux ans. Autrement, l’appareil déverrouillé ayant une capacité de 128 gigaoctets est offert à 1100$ en temps normal.
Des Pixel Buds décevants
Le plus absurde, dans cette affaire de câble USB, c’est qu’il est justement possible d’obtenir un câble permettant de brancher son téléphone à une prise USB standard… à condition de commander des écouteurs Pixel Buds.
En effet, le téléphone n’est pas arrivé seul aux bureaux de Pieuvre.ca: l’appareil était accompagné d’une panoplie d’accessoires, dont les nouveaux écouteurs Bluetooth de Google.
Ceux-ci, livrés avec un câble USB standard à USB-C, se targuent d’offrir une qualité sonore hors du commun. Équipés de commandes tactiles sur l’écouteur droit, ces écouteurs de style bouton sont reliés par un fil qui s’installe à l’arrière du cou de l’utilisateur.
S’il faut saluer l’ingéniosité du coffret de transport, qui fait aussi office de station de recharge, sachez que les Pixel Buds sont livrés avec de petits collants protégeant les connexions entre les écouteurs et cette station de recharge. Une indication plus claire en ce sens aurait certainement évité de longues minutes de frustration.
Autrement, la connexion par Bluetooth s’effectue rapidement avec le téléphone, et on peut utiliser les Buds pour passer des appels, ou encore se servir de l’assistant vocal.
Ce qui coince, c’est que les gens de chez Google ont décidé d’être innovants et ont concocté un drôle de système pour installer les écouteurs dans ses oreilles. Plutôt que de concevoir des caoutchoucs que l’on s’insère et qui bloquent un peu les bruits environnants, on doit jouer avec une cordelette et l’on obtient des écouteurs qui semblent tenir par la peur, et qui ne bloquent aucunement les sons ambiants. Pour l’efficacité, on repassera.
Selon le prix suggéré – 210$ -, il est de loin préférable de s’en tenir à des écouteurs traditionnels. D’autant plus que le Pixel 2 XL vient avec un adapteur audio!
Q Adapt, un casque réussi
Toujours dans la même livraison effectuée chez Pieuvre.ca, on trouvait un casque Q Adapt On-Ear de la compagnie Libratone. Véritable casque d’écoute, cette fois, avec coussinets pour les oreilles mais toujours une liaison Bluetooth, l’accessoire se connecte extrêmement facilement aux appareils iPhone, utilise Siri lorsque l’utilisateur désire faire jouer de la musique, et dispose de contrôles tactiles précis.
Si l’on fait exception de la tendance du casque à glisser de la tête – les coussinets sont seulement appuyés sur les oreilles, et ne les entourent donc pas -, le Q Adapt est un très bon accessoire (il est vendu à 199$ US sur le site du fabricant). Il existe aussi une version « bouton » s’installant dans les oreilles pour 119$ US.
Daydream View et Home Mini, pour l’amateur de Google en vous
Derniers mais non les moindres, le casque de réalité virtuelle Daydream et le haut-parleur à commande vocale Home Mini sont destinés aux mordus de Google.
Le premier utilise le téléphone Pixel 2 XL (ou tout appareil Google suffisamment récent pour utiliser la technologie) pour afficher un monde virtuel. Livré avec une télécommande qui fonctionne franchement très bien, le casque est relativement confortable. Il existe déjà de nombreux contenus conçus pour cette expérience de réalité virtuelle, et ceux essayés dans le cadre du test étaient fluides et intéressants.
Hélas, comme ce journaliste a le mal de coeur facile en réalité virtuelle, l’essai fut de courte durée. D’autant plus que la nature fermée du casque a entraîné l’apparition rapide de buée dans les lentilles.
Google offre le casque Daydream View à 139$.
Quant au Home Mini, il s’agit d’un « haut-parleur » intelligent représentant une extension de l’assistant vocal déjà présent sur les récentes versions d’Android.
Offert pour 40$, le Mini se configure rapidement (toujours sur le téléphone), et se montre particulièrement efficace lorsqu’on lui demande d’accomplir certaines tâches, comme donner la météo ou effectuer des appels. Il peut aussi jouer de la musique (si l’on dispose d’un compte Google Play Musique ou Spotify), ainsi que Netflix, à condition de déjà posséder une clé Chromecast.
En fait, le Mini est peut-être trop efficace. On retrouve encore une fois cette impression de vivre sous Big Brother. Et avouons-le: dicter des commandes vocales en tentant de se faire comprendre par la machine a un petit côté jeu d’aventure en texte des années 1980.
Les gens qui ne jurent que par Google y trouveront peut-être leur compte, mais ce journaliste préfère encore s’occuper lui-même de ses tâches numériques, sans avoir besoin de passer par Mountain View.