Pour son premier roman jeunesse, Amélie Panneton nous offre Comme une chaleur de feu de camp. Ce roman, avec son ambiance folk et réchauffante, nous transporte dans le quotidien d’une jeune adolescente confrontée à plusieurs réalités de la vie. Une lecture qui plaira certainement aux jeunes de 14 ans et plus et aussi, à ceux qui ont un faible pour les romances d’été.
Comme une chaleur de feu de camp nous fait découvrir Emmanuelle, une jeune adolescente de 15 ans fuyant toutes conversations et relations quelconques par simple gêne. Le seul endroit où elle se sent confortable et où sa timidité ne prend pas le dessus est sous l’eau, lors de ses cours de natation. La timidité bien ancrée d’Emmanuelle se voit bouleverser par la rencontre son nouveau voisin Thomas. Cette relation qui lui permet de trouver la musique qui manquait à sa vie. Chaque matin, les nouveaux voisins partagent le même banc d’autobus et les mêmes écouteurs, afin de mieux se comprendre et se connaître. La vie de la jeune fille prend un détour brusque et spontané, lorsqu’elle se voit témoin d’une scène plus que troublante. Cela crée une onde-choc dans son quotidien et changera sa perception de ses relations amicales et émotionnelles à jamais.
Même si la romance adolescente prend une grande place de ce roman, que ce soit avec les joies du premier amour ou les ravages de la première peine d’amour, Amélie Panneton se permet de mettre poser de l’avant plusieurs réalités que les adolescents doivent comprendre. Des propos comme le viol, la dénonciation (ou non) de l’acte et l’homophobie sont abordés de manière à les démystifier et surtout envoyer des pistes de solution afin d’accompagner les personnes ayant vécu des situations similaires. Amélie Panneton y engage différents points de vue en ce qui concerne les choix face à la dénonciation d’une agression et les conséquences que cela peut avoir, non seulement à la victime et à son entourage, mais aussi aux témoins, ainsi que l’entourage de l’agresseur en question. Dans cette ère où la dénonciation prône, l’auteure apporte l’option contraire. Le tout fait avec une délicatesse et une justesse qui poussent la réflexion.
Elle profite, aussi, de son roman pour exposer les rites de passage plus généraux reliés à l’adolescence comme l’intensité amoureuse, l’ambiguïté des amitiés, l’alcool, l’acceptation de soi et de ses pairs, la sexualité, les moyens de contraception, et autres grandes questions qui traversent notre esprit à cet âge.
Sur une note moins moralisante, l’auteure nous donne le privilège de vivre une belle immersion dans le monde de la natation. Son personnage d’Emmanuelle, étant une grande passionnée de ce sport, se distrait souvent en relatant le profil de diverses nageuses professionnelles. Emmanuelle s’inspire de ces nageuses pour se surpasser. De plus, lors de ses échanges avec Thomas, il s’installe une ambiance musicale country qui apporte sensibilité et dynamisme au roman. Le country aide à nous transporter dans une ambiance folk où les feux de camp, les pluies d’été, ainsi les sentiments sincères sonnent comme une chanson. Ceci vient, d’ailleurs, adoucir la lourdeur de certains propos.
L’auteure détient une plume magnifique, qu’elle utilise pour y installer des images mignonnes et précises dignes du genre littéraire jeunesse. Cependant, au début, son écriture semble moins maîtrisée. Plus cahoteuse. Elle donne l’impression qu’elle ne sait pas vers quel chemin se diriger et ses idées semblent se bousculer. Comme si l’auteure sentait le besoin d’exposer chaque propos fort le plus rapidement possible. Comme si elle s’empressait d’étaler ces idées, afin de mieux les exploiter par la suite. Elle promène son personnage à droite et à gauche sans but précis et cela peut paraître étourdissant au départ. Heureusement, cela se stabilise au cours de la lecture. Amélie Panneton trouve sa ligne directrice et la suit. Elle finit par prendre le temps de laisser vivre les émotions à son personnage.
Comme une chaleur de feu de camp, une lecture touchante et inspirante sur les hauts et les bas de l’adolescence.
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